Eric Macé s’essaye à une sociologie postcritique des médias, en commençant par substituer le terme de « médiacultures » à celui de « culture de masse », trop déprécié et réducteur. Les médiacultures renvoient d’une part aux industries culturelles et aux médiations médiatiques, et d’autre part aux rapports anthropologiques au monde à travers des objets à l’esthétique relationnelle spécifique. Il les conçoit, non pas comme l’instrument de la mystification des masses mais comme le poste d’observation du passage à une seconde modernité, postindustrielle.
Il inscrit ce nouveau regard dans une tradition sociologique postcritique permise à la fois par les gender studies et les cultural studies postcoloniales. Les médiacultures sont alors typifiées et reconnues comme instables, réversibles, ambivalentes et ambiguës et non pas unidimensionnelles.
3 parcours théoriques sont ensuite retracés : l’École de Francfort et le tournant gramscien (de l’idéologie à l’hégémonie) en premier lieu, menant tout droit aux cultural studies anglo-saxonnes ; le parcours « inverse » opéré par Pierre Bourdieu en France qui par d’Hoggart pour retomber sur la mystification des masses, quitte à se contredire ; Edgar Morin (L’esprit du temps) enfin, qui voit dans la culture de masse hollywoodienne des années 1930-60 le passage à ce que Alain Touraine appellera la société postindustrielle. Morin précède en quelque sorte les cultural studies, avec un double déplacement, ceux des concepts de mythe et d’industrie culturelle, qui, d’instruments de domination (tradition critique) deviennent problématiques des dialectiques des tensions culturelles.
Macé tente alors de critiquer la critique de l’audimat, en montrant comment les industries culturelles sont prises dans un système de tensions et contraintes (qu’est-ce qui va intéresser les gens?) qui leur impose : instabilité, incertitude, diversité. Alors, les médiacultures, culture connue de tous mais pas culture de tous, deviennent le lieu du conformisme : conservatisme et progressisme y sont en tension. C’est pourquoi la vitalité de l’arène publique tient à ce qu’y émerge de subcultures, des contre-cultures et qu’elle est en ce sens vitrine de la vitalité démocratique. La globalisation homogénéise la façon d’exprimer ses différences, mais n’abolit pas les différences (Nick Couldry).
Alors que retenir ? La culture de masse était détestée (Debord, Baudrillard, Barthes, Bourdieu…) comme mystification. Il ne s’agit pas de nier les rapports de pouvoir et les effets de domination qui la traverse ; mais bien davantage de pouvoir penser les médiacultures comme plurielles, contradictoires, conflictuelles, faites de mouvements et contre-mouvements culturels. C’est ainsi que s’élaborent les imaginaires collectifs dans notre seconde modernité. C’est dans ce cadre qu’il convient donc les analyser, déconstruire, critiquer. Cet essai reste toutefois très programmatique : c’est un appel à mener des études dans cette direction, et à ce titre n’amène pas à des conclusions factuelles et utilisables. Espérons que l’approche sera prolifique…
Il inscrit ce nouveau regard dans une tradition sociologique postcritique permise à la fois par les gender studies et les cultural studies postcoloniales. Les médiacultures sont alors typifiées et reconnues comme instables, réversibles, ambivalentes et ambiguës et non pas unidimensionnelles.
3 parcours théoriques sont ensuite retracés : l’École de Francfort et le tournant gramscien (de l’idéologie à l’hégémonie) en premier lieu, menant tout droit aux cultural studies anglo-saxonnes ; le parcours « inverse » opéré par Pierre Bourdieu en France qui par d’Hoggart pour retomber sur la mystification des masses, quitte à se contredire ; Edgar Morin (L’esprit du temps) enfin, qui voit dans la culture de masse hollywoodienne des années 1930-60 le passage à ce que Alain Touraine appellera la société postindustrielle. Morin précède en quelque sorte les cultural studies, avec un double déplacement, ceux des concepts de mythe et d’industrie culturelle, qui, d’instruments de domination (tradition critique) deviennent problématiques des dialectiques des tensions culturelles.
Macé tente alors de critiquer la critique de l’audimat, en montrant comment les industries culturelles sont prises dans un système de tensions et contraintes (qu’est-ce qui va intéresser les gens?) qui leur impose : instabilité, incertitude, diversité. Alors, les médiacultures, culture connue de tous mais pas culture de tous, deviennent le lieu du conformisme : conservatisme et progressisme y sont en tension. C’est pourquoi la vitalité de l’arène publique tient à ce qu’y émerge de subcultures, des contre-cultures et qu’elle est en ce sens vitrine de la vitalité démocratique. La globalisation homogénéise la façon d’exprimer ses différences, mais n’abolit pas les différences (Nick Couldry).
Alors que retenir ? La culture de masse était détestée (Debord, Baudrillard, Barthes, Bourdieu…) comme mystification. Il ne s’agit pas de nier les rapports de pouvoir et les effets de domination qui la traverse ; mais bien davantage de pouvoir penser les médiacultures comme plurielles, contradictoires, conflictuelles, faites de mouvements et contre-mouvements culturels. C’est ainsi que s’élaborent les imaginaires collectifs dans notre seconde modernité. C’est dans ce cadre qu’il convient donc les analyser, déconstruire, critiquer. Cet essai reste toutefois très programmatique : c’est un appel à mener des études dans cette direction, et à ce titre n’amène pas à des conclusions factuelles et utilisables. Espérons que l’approche sera prolifique…
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