La décadence dans le Satyricon de Fellini |
Monsieur (ou Madame) de chez Ticketnet,
Je reçois aujourd'hui un message électronique promotionnel de votre part et je vous en remercie. Généralement, je traite avec le mépris qui convient ce genre de commerce pour lequel je ne savais pas être abonné. Cette fois fera exception. On n'imaginerait pas, et même dans cette époque décadente et dégénérée, subir une pareille insulte au bon goût.
Me voilà donc invité à profiter d'une « offre de dernière minute », 40% de réduction, pour le spectacle, le dernier appris-je à l'occasion, de la troupe de « Mozart Opéra Rock ». Bien. Je sais résister aux insultes. Je connais la bassesse du commerce, toujours prompt à nous vendre jusqu'au bruit du ruisseau. Cette lettre a donc pour seule valeur votre information. Sachez qu'en d'autres temps, la place publique n'aurait pas offert ce lamentable spectacle pour lequel il faut manifestement offrir un porte-clé dans l'espoir d'y faire venir des zombies qui rechignent sans cela à se déplacer, pourtant tout habitués qu'ils sont à ce matraquage omniprésent de médiocrité culturelle ; non, elle aurait présenté le spectacle de l'écartèlement de pareils blasphémateurs.
L'idée d'un tel opéra – l'idée de nommer cela opéra, ne pouvait survenir que dans le champ de ruines civilisationnelles que nous sommes contraints de traverser. Qu'autant de, comment dites-vous ? « artistes » soient capables de boire la mer de leur honte, est une chose des plus extravagantes. Qu'autant de spectateurs (1 million ?) y viennent salir leurs oreilles ferait l'édification du plus singulier des personnages. Cependant, tout cela semble normal. Mozart et -40% dans la même phrase. Continuez.
Je vous adresse mes salutations commerciales,
Un admirateur de Mozart.
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J'ai besoin d'une preuve pour y croire :
Pourtant, il y avait 33% de violons en plus, c'était une sacré bonne affaire.
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