La catastrophe. La Chute.
Comme disait Léon, il y a des moments où ce qui se passe est à faire vomir les volcans.
La violence de la dégringolade n'a d'égale que l'achèvement de la soumission. C'est vraiment la fin, les Mayas avaient raison, le périphérique nord sera fermé à la circulation en 2012, la fin du Monde.
J'étais on-ne-peut plus opposé à Sarkozy en 2007, je comprenais toutefois l'adhésion (rupture, volontarisme, etc.) qu'il pouvait susciter, tout en étant persuadé qu'elle serait déçue. Aujourd'hui en revanche, il me semble absolument impensable d'imaginer, même un pistolet sur la tempe, voter pour lui. C'est la Bérézina. Et pourtant, il s'en trouvera encore, des soutiens. Je ne comprends pas. Je ne sais pas, peut-être des gens qui croient qu'il expulse vraiment ces voleurs de poules de manouches (au lieu de leur payer des vacances en Roumanie et le voyage du retour), qu'il éradique les paradis fiscaux, qu'il sauve notre politique sociale, qu'il vole au secours de ces pauvres Libyens, que... Tout cela me paraît la plus franche absurdité qui soit, il est im-po-ssible d'y croire, manifestez-vous bête curieuse, expliquez.
Tant pis pour Guignol, on ne va pas pleurer sur son sort. Mais sur ce qu'il nous laisse, un pays dans un état lamentable. Cette guerre libyenne équivaut à un acte de décès. Des dizaines et dizaines de décisions (une prime pour le Traité de Lisbonne) auraient à mon avis justifié une prise de l’Élysée ou du Fouquet's (c'est pareil), mais celle-là... Terrible.
Il aura suffit que notre philosophe à chemise ouverte aille ne pas la salir là-bas pour que la propagande classique et éculée s'enclenche. Elle est ridicule et grotesque, et assez peu subtile pour ne pas s'y attarder plus longtemps que ne le fait Jean Bricmont. Et pourtant, on ne sent aucune réaction. Comme si nous n'étions pas en train de bombarder un pays, un de plus. Comme si c'était vraiment pour sauver des civils. Déroutant.
En revanche, comme la situation dégénèrera inévitablement, l'hostilité à cette agression militaire ira grandissante. Et qui récoltera les fruits politiques de l'affaire ? Ceux qui s'y sont opposés, à savoir : personne, sauf le Front National. (L'extrême gauche est inaudible). C'est la catastrophe. UMP et PS ont déserté tout discours économique et social. UMP et PS n'ont plus aucune crédibilité lorsqu'ils parlent de valeurs (de droite, ou de gauche). UMP et PS désertent toute logique de politique étrangère. Le désert Libyen serait-il celui de leurs électeurs qu'ils le mériteraient amplement. Mais qui va bien pouvoir voter pour eux ?
La part du colibri |
Quel boulevard ! C'est désolant. C'est l'histoire du sauteur sans parachute qui ne peut même plus dire "jusque-là tout va bien". Ça ne va plus. Comment se sortir de là ? Quand tout est foutu, il ne reste plus que l'histoire gandhiste du colibri, contée par Pierre Rabhi :
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