Depuis le référendum de 2005, j'ai l'impression de ne tirer que contre "mon camp". C'est-à-dire, je n'ai pas de camp, si ce n'est ceux desquels je rêve de m'échapper. Autonomie! Je refuse de faire partie d'un groupe qui m'accepterait comme membre, disait l'autre. L'autonomie? sort pas de nulle part! demande des conditions... travailler sur les structures sociales, d'où cette illusion, parfois, de faire partie de la gauche. Hélas! ce qui s'auto-définit comme "gauche" ne dit plus rien sur les structures sociales, d'une, et n'a de toute façon plus les mêmes arrières-pensées (une sorte de mystique de l'autonomie, à la Rousseau, Robespierre, Jaurès). Alors, selon la loi contre la christianisme édictée par l'Antéchrist, c'est pas la droite la plus coupable, pas même la gauche, mais bien la gauche de la gauche qui est la criminelle des criminelle. Je n'ai pas à faire le procès de la droite, il est d'ores et déjà contenu dans chacune de mes phrases, éclatant. Je dois faire, refaire, sans cesse, inlassablement et impitoyablement, celui de mes camarades.
C'est usant, mais nécessaire. Le cas Dieudonné est éreintant. Se faire traiter d'antisémite, négationniste, conspirationniste, négationniste du négationnisme, rouge-brun-vert, fasciste, etc. n'est pas de tout repos. Bien entendu, ça ne m'atteint pas, personnellement, et ça aurait plutôt tendance à m'amuser, et selon les cas, à me paraître autant de médailles&décorations. C'est un peu notre légion d'honneur à nous. "Rouge-brun!!!" Bingo! Je remercie ma famille, mes amis, mes entraîneurs, et le Dalaï-Lama. "Antisémite!!!!" Je ne sais quoi dire devant cet honneur que vous me faîtes et qui récompense toute ma carrière. Il y a des gugusses, dans notre genre, qui ne se laissent pas facilement intimider par les anathèmes. Lars von Trier : "Nous, les nazis". Mais, après la bouffonnerie, l'échange. Et là? comment parler, comment se disputer, avec quelqu'un qui n'a que l'anathème au bout de la langue ou des doigts? C'est ça, qui est difficile et désespérant.
Hier se tenait la manifestation "Jour de colère". A titre personnel, je déteste les manifestations, et celle-ci m'est apparue suspecte dès le départ. Le plus gros travail d'investigation a été mené par... cherchez un peu... Le Monde? Le Figaro? Libé? Canal+? Le Canard? non! non! non! par François Asselineau (ici, là et là), qui a montré plusieurs choses, successivement :
- site Internet localisé dans une société-écran à Panama (gné?)
- financements?
- focalisation sur le gouvernement et Hollande... rien sur ce qui fait l'Empire (dette? UE? OTAN?)
- confusionnisme entre des thèmes légitimes et des sous-marins UMP/FN
- organisé finalement par le "Printemps français" calqué sur les "Printemps arabes" de funeste mémoire
- "Jour de colère" est une expression maintes fois utilisée dans divers pays, toujours dans le but de déstabiliser des régimes politiques
- et puis, repoussoir absolu de la présence de Riposte Laïque/LDJ... y a anguille
Bref, ça ne me disait rien qui vaille. Je pense certes que la condition première d'un renouveau est une sorte de CNR 2.0 qui consisterait à fédérer les 2*20%=55% qui s'opposent à la Banque, mais, s'opposent aussi entre eux (gauche contre droite). Toutefois coalition n'est pas confusion.
Cependant, l'Agence Info Libre a couvert en direct cette manifestation. Le plus intéressant est ce qui s'est produit à la fin et après la dispersion. Il restait quelques centaines de personnes, bloquées place Vauban, et des zozos (des témoins disent : des flics en civils) ont commencé à s'en prendre aux CRS, qui ont alors encerclé les manifestants. Et là, les vidéos de l'Agence Info Libre sont éloquentes :
Ils ont été bloqués des heures durant dans le froid et sous la pluie, sans explication. Emmenés dans des cars de la police, sans connaître la destination. A l'arrivée, on entend, je crois Jonathan Moadab dire : "c'est Shoah de Claude Lanzmann". Dans le car, les manifestants rigolards et taquins sont gazés. Pas au Zyklon B, mais au lacrymo. Dehors, sous la pluie, et derrière des barbelés, 200 personnes parquées. Quelle sale impression! malaise...
Ce matin, dans les médias, on entend parler de la menace de l'extrême-droite. De qui se moque-t-on? On ne se moque pas, on est sérieux.
C'est en vain qu'on chercherait des consciences de gauche, parce que les gens de gauche ont une conscience, sont des consciences, s'élever contre ces images sidérantes. Trop occupés à leur combat antifa de pacotille.
Evidemment, on entendrait en revanche hurler à l'évocation de l'analogie avec la Solution Finale. Moi, aujourd'hui, je revois La question humaine, le film de Nicolas Klotz.
Ce que démontre ce film, et ce qu'illustrent les événements d'hier soir, c'est que le nazisme n'est qu'une manifestation de nos sociétés industrielles de consommation. Une manifestation diabolisée (parce que diabolique), qui permet de dédouaner... le gros arbre dégueulasse qui cache la forêt. Les flics en civils, ils ont fait ce qu'on leur a demandé. De l'autre côté, les CRS, ils ont fait leur boulot. Et il y avait des chauffeurs de bus, qui ont emmené les manifestants là où on leur a dit, et il y a bien quelqu'un qui a décidé d'envoyer le gaz dans le car, et d'autres gendarmes qui ont notifié la garde à vue à ces manifestants, sans pourtant être capables de leur expliquer pourquoi. Chacun fait son job. Et nous ne sommes que "des chiffres dans des graphiques que dressent des imbéciles" (Debord). La société, appelons-la mondialiste aujourd'hui, a supprimé la question humaine. Des rapports déshumanisés dans un monde de croissance, productivité, efficacité. Désarticulés nous sommes, segmentés les problèmes, "des logiques implacables mais toujours pas de sens".
Mais ça, c'est l'empire de la gauche morale. Elle se dégrade d'ailleurs à vue d’œil. En 2005, un collectif d'historiens pouvait publier un appel "Liberté pour l'histoire" contre la Loi Gayssot. Aujourd'hui, s'opposer à la loi Gayssot est devenu nauséabond. La faillite, la déroute, la Bérézina de l'antifascisme de pacotille est complète et totale. La France "Black Blanc Beur" dont ils se gargarisaient chante aujourd'hui la Marseillaise, un ananas à la main, et ils sont terrorisés.
A suivre...
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