Le FN est en tête. 25% de 60%, ça ne fait jamais que 15% du pays, il n'empêche... Les mines déconfites des employés de Banque sur les plateaux TV en disaient long. Le parti a son électorat normal, me semble-t-il. Ce qui ne va pas, c'est, avec la déconfiture du PS, le score lamentable du Front de Gauche. Il est logique que le PS soit atomisé (mais rassurons-nous, François-la-sens-tu ne changera pas de cap). Il est aberrant que la "vraie" gauche n'en profite pas.
Ça ne me surprend pas, mais apparemment, ça surprend encore Mélenchon. Redonnons donc l'analyse. Mélenchon se demande si le PS est de gauche ou de droite. Mais nous, on ne se pose pas la question, le PS est de droite, et même de droite financière extrême. Pour nous, de gauche, il n'est plus question de voter pour le PS et pour leur soupe mondialiste indigeste. Nous pourrions encore, en tout cas pour ceux d'entre nous qui croient encore au système électif (je n'en fais pas partie), voter pour une "vraie" gauche. Mélenchon devrait être celle-là.
Cependant, si Mélenchon appelle à voter Hollande sans condition, 5 minutes après sa défaite, ça nous pose un gros problème. De la même façon, que Mélenchon tergiverse serpente zigzague alors que nous sommes clairement pour la sortie de 1/ l'OTAN 2/ l'UE 3/ l'euro ; nous avons un souci. Nous n'allons pas passer notre temps à voter pour la droite, sous prétexte qu'en plus d'une droite rose, il y a une droite bleue ou un monstre du Loch Ness.
Nous estimons que c'est justement ce chantage au monstre du Loch Ness qui empêche l'émergence d'une vraie offre politique de gauche, par la tétanisation de tous ceux qui émettent des idées que le Système a identifiées comme "fachos".
Le film des Dardenne... Sandra va se faire virer d'une petite boîte parce qu'elle est tombée en dépression. Durant son absence, son patron s'est rendu compte qu'à 16 exploités, ils faisaient le même boulot qu'à 17 exploités, quitte à faire quelques heures sup' pour gagner plus. Du coup, à son retour, il propose l'odieux chantage : une prime pour les 16, ou le maintien de l'emploi de la 17e. Logique, d'un point de vue capitaliste.
On suit alors Sandra, rendant visite à ses collègues, avec l'espoir qu'ils votent pour le maintien de son emploi, et donc la perte de leurs propres primes. Certains acceptent, d'autres non, c'est toujours violent. Toujours, ce sont les "mets-toi à ma place" qui s'affrontent. Mais, jamais! jamais... l'idée d'une lutte collective n'émerge. Impensé. Impensable. Le film se conclut sur le bonheur de Sandra, finalement évincée, mais qui "s'est bien battue". Et c'est vrai, à titre personnel, elle peut être fière de son parcours, ces deux jours et une nuit durant.
Mais quelle honte et quelle tragédie sociale! Personne pour émettre l'idée qu'en se regroupant, il y avait une chance de venir à bout de la logique abjecte du patron. Dans Louise-Michel, les gugusses ne trouvaient jamais le vrai responsable de ce merdier, mais au moins, ils essayaient.
Elle est où? la lutte des classes! On commémore d'ailleurs, ces jours-ci, la Commune de Paris. Enterrée avec bonheur!... Celui des Versaillais équarrisseurs de la Commune, celui de Sandra isolée et ignorante des luttes passées, possibles.
Comment s'étonner? Il y a l'UMPS (les employés de Banque). Il y a une droite (le FN). Il n'y a pas de gauche. Mélenchon plaide non-coupable, ce soir. Il évoque pourtant ceux à gauche qui appelaient au boycott de ces élections... Bah! oui, c'est nous! On est là. Abstentionnistes. Encore un effort, Jean-Luc, pour comprendre la vraie gauche... Pourquoi attendre qu'on devienne grecs? Que Mélenchon aille lire les propositions du M'PEP ou du PRCF, ça lui donnera des idées...
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