mardi 13 octobre 2009

En attendant Nabot

J'espère qu'il n'est pas le nouveau Godot, mais tout indique le contraire. Marc-Edouard Nabe entend apparemment mettre fin à ses démêlés avec le monde des lettrés qui ne lui ont rien épargné en 25 ans. Sans éditeur, il a enfin récupéré les droits de ses anciens livres et va désormais s'éditer lui-même. L'Art s'émancipe du monde de la culture. Quelle meilleure nouvelle ? Pour ma part, je pourrai donc enfin lire la grosse moitié de son œuvre aujourd'hui introuvable. Avant de suivre la suite des aventures. Extrait de son interview dans la revue Médias (N°22, Automne 2009) :

Mais si, aujourd’hui, vous annonciez que vous cherchez une maison d’édition…

Je ne cherche pas d’éditeur. Qu’ils aillent se faire foutre. J’ai passé un cap. C’est moi qui ne veux plus d’éditeur. Je ne veux plus être dans ce système. Je suis une sorte de pionnier, petit et modeste, qui veut concevoir une nouvelle façon pour un écrivain de s’exprimer dans sa société.

[...]


Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?

Il faut sortir de la structure, du système. Le véritable ennemi de l’écrivain, ce n’est pas la société, mais le milieu littéraire lui-même. Et c’est pareil pour les autres arts. C’est le milieu de la peinture du XIXe siècle qui a entraîné Van Gogh à se couper l’oreille. C’est le milieu du jazz américain qui a fait crever de faim Bud Powell ou Thelonious Monk. Actuellement, le milieu littéraire est notre ennemi à nous, écrivains. L’éditeur, le diffuseur et le libraire sont trois parasites du livre.


Et comment fait-on pour se passer de ces trois-là ?

Je viens de gagner mon procès contre Le Rocher et j’ai récupéré tous les droits de mes livres, je peux en faire ce que je veux. Pas question de les remettre dans le circuit. Si ça amuse d’autres écrivains de continuer d’accepter de ne toucher que 10 % de leur travail, ça les regarde. Moi je suis davantage pressé de vivre de ce que je crée, le milieu éditorial m’excusera. Alors, j’ai décidé de m’éditer moi-même. En cliquant sur marcedouardnabe.com, vous pouvez dès à présent acheter mes livres anciens et surtout celui, inédit, que je sors ces jours-ci.


Voilà. Tout était prévu pour le 15 septembre, il y a manifestement du retard. Mais on peut attendre. Bientôt le Vingt-huitième livre de MEN ! Pour patienter, on peut toujours regarder les quelques émissions qu'il a faites, notamment chez son ami Taddeï, quasiment le dernier à l'inviter. Il y a une émission sur l'Afrique que je trouve particulièrement savoureuse. C'était il y a quasiment deux ans, après l'affaire de l'Arche de Zoé et l'annulation du Paris-Dakar. Jacky Mamou puis Bruno Saby sont un peu seuls sur ce plateau, mais la charge de tous les autres contre l'impérialisme occidental est vraiment magnifique.

Nimrod et Nabe, sur Genet, la mascarade, les dominants / dominés :


Bricmont contre l'idéologie de l'ingérence :


Brauman sur le mot génocide :


Contre le Dakar :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire