Il faut que je fasse cet effort, je crois, de préciser mon propos. Loin de moi l'idée d'insulter qui que ce soit, je suis trop gandhiste pour cela - oui Gandhi, celui qui écrivit une lettre à Hitler en l'appelant "Cher ami". Que les amateurs de rock ne se sentent donc pas menacés par mes articles. C'est Dostoïevski qui a tout compris en disant : "Plus j'aime l'humanité en général, moins j'aime les gens en particulier, comme individus". Et inversement (dans mon cas). Ma misanthropie est telle que je pardonne tout à tout le monde. Aucune animosité, donc. C'est qu'il y a des mots qui sont un peu trop compris comme synonymes aujourd'hui : critique, provocation, opinion, insulte, etc.
Au Moyen-Age, il y avait ce qu'on appelait des Controverses. Des types défendaient des points de vue opposés sur des questions qui les passionnaient et la violence des "disputations" n'avait d'égale que leur sérénité. Mais c'était le temps des ténèbres (sic). Aujourd'hui, on est dans la célébration et la promotion obligatoire. Par exemple, quelqu'un qui n'est pas sarkozyste est anti-sarkozyste, et c'est mal d'être anti. Quand on parle d'un sujet, il ne faut en dire que du bien ; sinon on démontre son intolérance (sic). Il y a deux gugusses que j'admire assez pour ça : Zemmour et Naulleau qui arrivent (ce sont les seuls !) à dire du mal non pas de leur interlocuteur, mais de leur œuvre. C'est-à-dire à critiquer et dire ce qu'ils pensent. La pertinence de leur propos, c'est autre chose. Mais les rares fois où l'interlocuteur ne refuse pas le débat en prétextant que c'est provocateur ou insultant, la discussion est intéressante.
Je reviens à mes moutons. Je critique le rock. Mais c'est aussi une musique que j'aime. Je n'enverrai jamais aux orties Noir Désir, PJ Harvey, The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols, Led Zep, etc. Et même, il y a des morceaux de Coldplay que j'aime. Simplement, quand je pense, je pense aussi (et surtout) contre moi-même. On imagine facilement quelqu'un qui adore le chocolat penser qu'il ne faut pas en manger.
Alors je ne prends pas de pincettes. C'est bien beau d'aimer quelque chose, mais parfois ce quelque chose est recouvert ou caché par de multiples écrans de fumée et il faut dézinguer le reste pour y accéder. C'est mon parcours. J'ai du faire un travail critique et mon auto-critique pour accéder à la littérature (une certaine littérature), pour accéder aux chants soufis, pour accéder au jazz. J'ai du détruire des idoles. Je devrai encore le faire. Voilà ce qu'il faut comprendre, pas que je profère des insultes. Il ne suffit pas de clamer son amour, il faut aussi aller comprendre pourquoi c'est considéré, comme dit Nabe, comme des "déchets nucléaires".
On peut me reprocher du mépris et de la condescendance. Évidemment. Je peux me le permettre. Parce que je suis à terre, sous terre, avec tous les vaincus de ce monde. La condescendance de ceux qui ont tout perdu, ont tout faux, n'ont aucune chance de gagner, et surtout aucune volonté pour cela. Mes seules victoires sont celles remportées sur moi-même. Avec les autres, je ne suis pas en compétition. Cette condescendance est une ironie adressée à moi-même. Je prends de haut ce qui m'écrase. En avant... ahah
Au Moyen-Age, il y avait ce qu'on appelait des Controverses. Des types défendaient des points de vue opposés sur des questions qui les passionnaient et la violence des "disputations" n'avait d'égale que leur sérénité. Mais c'était le temps des ténèbres (sic). Aujourd'hui, on est dans la célébration et la promotion obligatoire. Par exemple, quelqu'un qui n'est pas sarkozyste est anti-sarkozyste, et c'est mal d'être anti. Quand on parle d'un sujet, il ne faut en dire que du bien ; sinon on démontre son intolérance (sic). Il y a deux gugusses que j'admire assez pour ça : Zemmour et Naulleau qui arrivent (ce sont les seuls !) à dire du mal non pas de leur interlocuteur, mais de leur œuvre. C'est-à-dire à critiquer et dire ce qu'ils pensent. La pertinence de leur propos, c'est autre chose. Mais les rares fois où l'interlocuteur ne refuse pas le débat en prétextant que c'est provocateur ou insultant, la discussion est intéressante.
Je reviens à mes moutons. Je critique le rock. Mais c'est aussi une musique que j'aime. Je n'enverrai jamais aux orties Noir Désir, PJ Harvey, The Brian Jonestown Massacre, The Dandy Warhols, Led Zep, etc. Et même, il y a des morceaux de Coldplay que j'aime. Simplement, quand je pense, je pense aussi (et surtout) contre moi-même. On imagine facilement quelqu'un qui adore le chocolat penser qu'il ne faut pas en manger.
Alors je ne prends pas de pincettes. C'est bien beau d'aimer quelque chose, mais parfois ce quelque chose est recouvert ou caché par de multiples écrans de fumée et il faut dézinguer le reste pour y accéder. C'est mon parcours. J'ai du faire un travail critique et mon auto-critique pour accéder à la littérature (une certaine littérature), pour accéder aux chants soufis, pour accéder au jazz. J'ai du détruire des idoles. Je devrai encore le faire. Voilà ce qu'il faut comprendre, pas que je profère des insultes. Il ne suffit pas de clamer son amour, il faut aussi aller comprendre pourquoi c'est considéré, comme dit Nabe, comme des "déchets nucléaires".
On peut me reprocher du mépris et de la condescendance. Évidemment. Je peux me le permettre. Parce que je suis à terre, sous terre, avec tous les vaincus de ce monde. La condescendance de ceux qui ont tout perdu, ont tout faux, n'ont aucune chance de gagner, et surtout aucune volonté pour cela. Mes seules victoires sont celles remportées sur moi-même. Avec les autres, je ne suis pas en compétition. Cette condescendance est une ironie adressée à moi-même. Je prends de haut ce qui m'écrase. En avant... ahah
En avant. […] Puissé-je ne rien garder à mes semelles de tout ce que je quitte, et ne rien emporter que mes belles douleurs, mes belles conquêtes, toutes mes victoires sur moi-même en tant de combats où j’ai été vaincu selon le monde, défait par la laideur et révolté par le bruit. […] En avant !
André Suarès
Le pauvre Marchenoir était de ces hommes dont toute la politique est d'offrir leur vie, et que leur fringale d'Absolu, dans une société sans héroïsme, condamne, d'avance, à être perpétuellement vaincus.
Léon Bloy
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