Coluche dirait : "Encore un nouveau pas en avant de la connerie. Mais dites-moi, dites-moi, jusqu'où s'arrêteront-ils ?" Et justement, Coluche est l'une des "stars" qu'Adecco utilise dans une campagne de pub vantant les ressources humaines que chacun d'entre nous possède et qu'Adecco peut donc exploiter. Mais Adecco ne recule devant rien, et utilise également Gandhi pour cette même campagne. Stupéfiant. Comme dans le cas des Galeries Lafayette, ce cynisme-là est trop fort pour nous, semble-t-il. Comment peut-on tolérer ce genre de choses ?
Et revoilà la bêtise de Robert Redeker. Ce philosophe avait commis une tribune dans le Figaro s'en prenant à l'Islam et son "maître de haine" Mahomet. A l'époque, malheureusement, un ahuri l'avait menacé de mort sur internet, ce qui avait fait dire à nos philosophes médiatiques adorés tout un tas de sottises étourdissantes. Ils nous sommaient en effet de soutenir Redeker sans émettre la moindre critique concernant sa tribune, c'est-à-dire qu'il fallait sauver la liberté d'expression, et pour cela ne pas en faire usage. Intéressant. Pourtant, cette tribune est crapuleuse et indigne. Tout comme l'emploi du terme "fatwa" contre Redeker alors qu'il n'y en a jamais eu d'énoncée (ces philosophes ne savent pas, manifestement, ce qu'est une fatwa, ou alors ils ont envie de faire peur, sciemment...). Mais chut. Aujourd'hui, Redeker multiplie les points Godwin et se cache derrière la violence de Voltaire contre la religion pour pouvoir dire ce qu'il veut. Ce qu'il ne comprend pas, c'est que ce n'est pas la violence du propos qui gêne, mais sa bêtise. Il est vrai que ses contradicteurs ne le lui font que rarement remarquer. Du coup, les opposants à Redeker passent pour des adversaires de la liberté d'expression et amis de l'islamisme. Stupide. Le débat peut et doit être violent entre les différents courants philosophiques et religieux, mais rien n'indique qu'il doive être idiot et malhonnête.
Un événement positif, pour une fois : voilà-t-il pas qu'un texte de Rimbaud a été découvert, alors que cela faisait 60 ans qu'aucun texte de lui ne l'avait été. C'est, parait-il, une découverte littéraire de première importance qui remet en question beaucoup de ce qu'on savait de sa vie et de son œuvre. Si je ne m'abuse, c'est aussi le premier texte en prose de Rimbaud. Il aurait ainsi inauguré une carrière journalistique dans "Le progrès des Ardennes" avec ce texte intitulé Le rêve de Bismarck, fin novembre 1870 dans un contexte de guerre avec la Prusse. En tout cas, ce texte est vraiment époustouflant dans son style. Quand on pense qu'il avait alors 16 ans...
Et puis un petit peu de musique ! Le nouvel album des Dandy Warhols, ...Earth To The Dandy Warhols..., est disponible en streaming sur leur site et, après quelques écoutes, tient tout à fait ses promesses. Ils parviennent à être fidèles à eux-mêmes sans se répéter ni répéter une nouvelle fois ce qu'on a déjà mille fois entendu ; et malgré les différences d'ambiance selon les titres, une cohérence et un univers se dégagent pour en faire probablement l'album rock de l'année.
Et l'Univers, justement, pour finir... Dans sa revue de nouvelles scientifiques, Jean Zin traite d'une étude qui m'a particulièrement intéressé. C'est cette idée d'un Univers jumeau du notre qui aurait précédé celui-ci. En fait, le temps est infini, il n'y a donc ni origine ni fin et l'Univers alterne donc phases d'expansion et phases de contraction. En résumé : "Ainsi, notre Univers, sans être une réplique exacte de son jumeau, avec en particulier une histoire différente (c'est moi qui souligne), lui ressemblerait beaucoup." C'est-à-dire que le possible est plus riche que le réel, comme disait déjà Ilya Prigogine : de la multitude des possibles, un seul va se réaliser, mais rien n'indique que dans le futur Univers jumeau, ce soit ce même possible qui soit réalisé. Ces découvertes des sciences physiques me semblent toujours confirmer la thèse de Nietzsche sur l'éternel retour. Puisque le temps est infini et la matière finie, la matière repasse inévitablement par les mêmes états, et ce à l'infini. Ce qui est a donc déjà été et sera de nouveau ; mais sans qu'il n'y ait là un quelconque déterminisme (ce paradoxe est peut-être difficile à comprendre) : place à la volonté de puissance, au choix libre qu'il faut faire pour l'éternité...
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