Et ça continue, encore et encore. Des zozos à bonnet rouge ont hué le Président le 11 novembre centenaire de 14-18. En passant, si quelqu'un peut m'expliquer pourquoi centenaire en 2013 d'un événement de 1914...
Manuel s'en prend à l'extrême-droite. Si je comprends bien, les CRS ont parqué les militants du FN présents avant les huées, mais c'est de leur faute quand même. Toujours en plein délire, la Hollandie. Le spectre du 6 février 34 plane même dans certains discours. La bête immonde est encore là. D'ailleurs, certains manifestants glissent des "quenelles", signe de leur dieudonnisme donc hitlérisme.
"C'est la République qui est en danger!"
Y en a marre.
On avait déjà eu ça avec "La manif pour tous", l'extrême-droite violente dans la rue, l'obscurantisme de la religion, des homophobes donc antisémites (le lien entre les deux peut sembler assez obscur, je le reconnais, mais enfin, pour les explications, prière de s'adresser à Pierre Bergé et autres), etc. Personne ne les attaquait pour ce qu'ils étaient : des gens qui défendaient une certaine conception de la famille, mais qui la défendaient de manière parfaitement hypocrite. Qui en effet parmi ces défenseurs de la Famille, vit selon les préceptes catholiques en la manière ? J'aimerais bien voir ça. Dès lors, il eut été possible de les laisser s’essouffler dans leur tartufferie, sans en faire un débat national de plusieurs mois. Mais non, il était bien plus intéressant (je vous demande pour qui), d'agiter l'épouvantail extrême-droite tout ce temps durant.
On recommence, grâce aux bonnets rouges. Au départ, l'écotaxe, dont l'idée serait de taxer les transports de manière à les réorienter vers des modes moins dispendieux en énergie. Mouais. Les bonnets rouges s'énervent, apparemment pour défendre le modèle agricole breton menacé par cette écotaxe. Alors, le modèle breton, non merci : une absurdité productiviste parmi les plus infâmes. Je n'ai clairement pas plus envie de soutenir ces bonnets rouges que précédemment la manif pour tous.
Seulement, tout cela pose un problème.
1/
L'écotaxe est un pur scandale. Je ne m'étais intéressé que de très loin au Grenelle de l'Environnement dont elle est issue. Je ne vois pas comment pourrait sortir du PS ou de l'UMP des mesures réellement écologiques. Ces partis sont productivistes, croissancistes, libre-échangistes, etc. C'est plié. Ils peuvent : communiquer, mettre une ou deux rustines, un bout de scotch, communiquer beaucoup, mais ça n'ira jamais dans le bon sens.
Qui plus est, on apprend que c'est le privé (les amis de Goldman Sachs) qui recouvrent cette taxe, et qui prennent 23% pour cela. Ahurissant ! Confondant ! Révoltant ! Infamie, félonie, etc.
=> il y avait donc
un boulevard, à gauche, je répète :
à gauche, pour voler dans les plumes, ruer dans les brancards, tirer à boulets rouges sur le pouvoir UMP/PS. Nul besoin de défendre le modèle breton pour cela.
Jacques Sapir a proposé
une taxe qui permettrait réellement de relocaliser la production. Il est vrai que
Jacques Attali et consorts rivalisent de bassesse pour faire passer Sapir pour un conseiller de
Marine Le Pen. Bref. On peut être contre le modèle breton et contre le gouvernement. On peut le dire clairement. Je pense y être parvenu à l'instant. Or, qu'a fait
Mélenchon, et la gauche avec lui ? Insulter les bonnets rouges, parce qu'ils sont de droite voire d’extrême-droite donc fascistes. Tiens le petit
Alexis Corbières du Parti de Gauche est de
ceux qui font passer Sapir pour un économiste d'extrême-droite. Ce doit être un hasard. En gros, Mélenchon choisit. Et il nous avait prévenu de cela. Il combat le FN, et s'il lui reste du temps, il veut bien écrire une phrase ou deux contre Goldman Sachs.
Tout cela n'est pas sans conséquence. Puisqu'il n'y a depuis l'élection de Hollande aucune opposition radicale, cohérente et de gauche à son (in)action, toute contestation est poussée vers... le FN. C'est logique.
2/
Non
seulement on les y pousse par absence de réelle opposition de gauche,
mais qui plus est, on a tellement peur à gauche de Hitler=SS qu'au
moindre doigt qui se lève, on crie on hurle c'est l'extrême droite c'est
la bête immonde qui revient. Baudrillard nous disait que c'était faire
beaucoup trop d'honneur à l'extrême droite que de considérer toute
pensée originale comme étant d'extrême droite. Mais on fonce. Tous les
jours, de nouveaux gusses sont accusés d'être des nouveaux Hitler.
Y en a
marre.
Aujourd'hui,
c'est Dupont-Aignan qui me parait être sur la ligne la plus raisonnable
: on nous vend un combat République vs extrême droite, mais c'est pas
ça le débat ! la question, c'est : que vont foutre les criminels
économiques demain à l’Élysée ? On sait pas, la gauche pensera encore à
insulter trois abrutis à bonnet rouge.
Une porte de sortie pourrait venir. Chevènement qui revient avec son livre, pourrait organiser une coalition avec Mélenchon et Dupont-Aignan qui demanderait l'organisation d'un référendum sur l'Union Européenne. Les débats feraient rage. Et ce serait une façon de rebattre les cartes. Sinon?