Vous vous souvenez du mot mot. Je ne puis croire l'inverse!... Vous vous en souvenez. Vous... je! me dis qu'à ce rythme, mon dictionnaire désordonné va mettre du temps à voir le jour, et sans mots, pas de combat, et alors, horresco referens! la victoire de l'adversaire sans coup férir. Abandon pur et simple, déclaré forfait... Pourquoi diable ne suis-je pas plus efficace, rapide, pragmatique, coubertinien, moderne!
On ne combat pas l'aliénation par des moyens aliénés. Ah! oui, ce langage, tout droit sorti de films situationnistes des années 70, qui l'entend? Aujourd'hui la lutte, c'est le pouvoir d'achat, le ras-le-bol fiscal, du concret quoi. Je m'excuse donc. Et je me défends : puisque je n'aime pas l'efficace, je ne vais pas me reprocher de ne pas l'être. Alors, soit... 1 mot au dictionnaire tous les 2 ans, c'est déjà ça - Hoppipolla.
Le mot du jour, comme le titre ne l'indique pas, est randonner. Vous aurez remarqué que je me sers de ma tête pour marcher et de mes pieds pour penser, je le raconte. Autrement dit, et officiellement dit, je randonne. Je vais même plus loin, étant licencié de la Fédération Française (achtung!) de Randonnée Pédestre. J'extremise le geste en suivant leur programme de formation à l'animation de randonnée.
Une fois rentré de formation, je m'interroge : d'où vient donc ce mot de randonnée? Pourquoi lui et pas un autre? Je cherche.
Et je trouve, dans le Trésor Informatisé de la Langue Française (achtung!), pour le mot randonnée :
A. CHASSE. Circuit plus ou moins long que fait un animal qui, après avoir été lancé, se fait chasser dans son enceinte avant de l'abandonner.
Quelle surprise! Pour en savoir plus, je vais au verbe, puisque nous savons qu'au commencement était le verbe, c'est écrit. Et, randonner, au XIIe siècle, qui est le siècle de référence, au même titre que tous ceux qui précèdent la naissance de Voltaire, signifiait "courir impétueusement". D'une surprise l'autre. La vitesse, la violence sont dedans. Pourquoi? rand, de la famille germaine du rennen, "courir".
Il y a finalement quelque'chose qui me plait là-dedans. J'en viens au mot pérégriner, faire un long voyage, un pèlerinage, être à l'étranger. Aller par monts et par vaux, battre la campagne... ne manquent plus que Rossinante, Sancho Panza, et le heaume de Mambrin. L'activité du Chevalier à la Triste Figure, en mille... penser avec les pieds. Être un étranger, en fin de compte. Traqué! chassé! n'ayant plus comme solution que de courir impétueusement. Voyez comme je retombe sur mes pieds...
Excusez-moi, je ressers Céline :
à quoi servaient les croisades?... ils se transposaient!... depuis ils se font éjecter, de Passy, de leur seizième étage, par super-jet conditionné, direct Golgotha... sept minutes... photographiés aux "Oliviers"... Monsieur en Joseph... Madame en Marie... les enfants, anges évidemment... retour avant l'apéritif!... depuis que chaque homme moteur au cul, va où il veut, comme il veut, sans jambes, sans tête, il n'est plus qu'une baudruche, un vent... il ne disparaîtra même pas, c'est fait...
Pérégrin révolutionnaire.
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