Dans quel ordre les choses ? Je crois devoir mon illumination à Ainsi parlait Zarathoustra, mon premier contact avec le Verbe, la puissance des mots. Je passe sur les très nombreuses étapes de mon difficile et passionnant parcours sur ce "chemin boueux vers le cœur" comme dit Nabe en pensant très fort à Bernanos. Nabe, justement en fut une, ouvrant la porte sur la violence verbale de Bernanos, Bloy, Céline, Huysmans, Artaud, j'en passe tant... Il faudrait écrire des phrases comme on dresse des guillotines, qu'il dit le nabot. Une autre étape : La question humaine, bien entendu. Au final, et avec Franck Lepage, la conviction que la guerre qui se mène est une guerre des mots.
On pense avec des mots, il s'agit donc de ne pas se les faire voler. Penser la question humaine n'induit pas les mêmes mentalités ni les mêmes comportements que penser les problèmes sociaux. D'un côté la compréhension, insaisissable, des champs ouverts, que chacun peut et doit parcourir ; de l'autre, une série de points techniques demandant chacun des explications et des solutions que seuls les experts peuvent déterminer et apporter. C'est le problème la question centrale, le nœud gordien Edgar Morin. Le "nœud gordien" est une expression parmi les favorites du philosophe comme métaphore de problèmes (justement) sans solution, de cul-de-sac idéologique, et de saut qualitatif (violent) à opérer pour ouvrir de nouveaux champs des possibles. Aujourd'hui, le nœud, c'est la complexité, elle s'impose à nous. La question est de savoir si elle s'impose à nous comme éthique de la compréhension, ou comme apologie du despotisme éclairé (reconverti en dictature de l'expertise).
Pour favoriser à la première proposition de l'alternative, il faut s'armer des mots de cette langue. Voici comment :
- réécrire les articles dégénérés modernistes en substituant de vrais mots à l'insignifiance machiniste,
- suivre le grondant Léon pour faire l'exégèse des lieux communs de chaque époque,
- lire et sans cesse compléter les dictionnaires réactionnaires-révolutionnaires, tels celui de la langue de bois, ou celui de la bêtise ambiante,
- et cætera !...
Le bruit et la fureur. Le tumulte et le fracas (Merci la mélenche). Le Verbe fera tout un ramdam !
Le bruit et la fureur. Le tumulte et le fracas (Merci la mélenche). Le Verbe fera tout un ramdam !
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