D'abord, le concert fut formidable. Chérif est(m') beau, drôle, sympa, joue très bien de la guitare et a surtout une voix phénoménale dont il ne se contente pas d'user et abuser... non... il est extrêmement créatif sur le chant... cassant le rythme... usant d'onomatopées... variant les styles... créant la surprise à tout moment... multipliant les registres... c'est vraiment étonnant. Plus encore que ce que laissent supposer ses albums. Hélas ! il n'a pas joué La danse, morceau que j'aime beaucoup... qu'importe !
Il laisse ensuite la place au Président de l'Association qui remercie les bénévoles et les artistes, et introduit Ibrahim Maalouf en rappelant que celui-ci vient de jouer aux côtés de Sting. Bon, d'accord... mais il est à mes yeux plus prestigieux, ô combien, de jouer aux côtés du percussionniste iranien Keyvan Chemirani qu'aux côtés de Sting. Et, justement, Ibrahim Maalouf est ce soir accompagné de Chemirani. Ibrahim arrive donc sur scène et au lieu de jouer, fait un petit speech préparé. Sur l'association, évidemment, et sur sa prestation. Au lieu de venir avec tout son groupe, et de jouer du jazz-rock, il a décidé de ne venir qu'avec son percussionniste, donc, et de jouer non pas sa musique actuelle, mais la musique de son enfance, celle qui l'a inspiré, et qui est (encore plus) orientale, contemplative, méditative. C'est un peu risqué, et il nous demande donc de comprendre cette musique, de faire cet effort. Il a peut-être eu peur, il propose une introduction en forme d'indication : "si vous n'aimez pas, après l'introduction, c'est le moment de prétexter aller aux toilettes et de partir"... Je ne pense pas que le moindre ahuri ait pris ses jambes à son cou... Voilà, on n'imagine pas en allant voir un concert que le type décide ne pas jouer les morceaux de ses albums mais la musique qui l'a inspiré pour faire comprendre l'essence de sa culture... Eh bien, c'est ce qu'il a fait. Et c'est ce qui, je trouve, méritait d'être mentionné.
Je passe sur ce que j'ai ressenti, j'étais conquis d'avance, à vrai dire. Mais quelques mots sur Keyvan Chemirani quand même. Parce que, tout de même, on aurait presque pu dire parfois que c'est Maalouf qui accompagnait Chemirani et non l'inverse. Il y a eu notamment un solo de percussion d'une dizaine de minutes parfaitement stupéfiant. Ce n'est plus un musicien, c'est l'inspecteur Gadget : il n'a pas des mains, mais des doigts-extensibles-griffes-bec-marteau-(piqueur)-plume-etc. Une petite illustration ?
Et pour finir, un petit aperçu de ce que n'a pas été ce concert, avec La danse de Chérif, et Shadows de Maalouf. Le point final sera celui de la chanson-bonus du concert, ou le président a rappelé Chérif, qui a alors traversé la salle en courant pour remonter sur scène avec Ibrahim et Keyvan, pour un ultime rappel après avoir rallumé la salle... Chérif qui a mis bien longtemps à rebrancher sa guitare et l'accorder et qui s'est fait chambrer par Ibrahim... Simplement pour dire que croiser leurs musiques ne serait pas une mauvaise idée, je trouve.
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