jeudi 18 août 2011

Parcours littéraire

Avoir quelque énergie, et du temps, à consacrer à la lecture, voilà qui fait du bien. J'en profite, et je prospecte : quelles prochaines cibles ? J'ai certes déjà un ancien tas à terminer. Mais après ? Pourquoi tel choix plutôt qu'un autre ? Quel est mon parcours ? 

Ce qui est sûr, c'est que je suis entré en littérature par Nietzsche, pensant d'ailleurs entrer en philosophie. En 2004 ? Jusque-là, je n'avais fait que mon devoir, non mes devoirs et ce n'est pas du tout la même chose, puis lu dans le registre des sciences humaines, ou alors des écrivains contemporains grotesques (Beigbeder). Il ne me serait pas venu à l'idée d'ouvrir un roman, un vrai. Alors si, les 1984, Meilleur des mondes, Fahrenheit 451...

Et Nietzsche donc, finalement pas philosophe, mais écrivain, il fait pleuvoir le Verbe dans une fulgurance d'autant plus grande que sa fin se rapproche (tout lu depuis Humain trop humain jusqu'à Ecce Homo). Je n'ai compris tout de suite le piège, je pensais lire de la philosophie. Mais il parle de Dostoïevski comme le seul qui lui apprit quelque chose en psychologie humaine. Alors, j'étais perdu. 

Les Frères Karamazov, et plus tard, Crime et châtiment, L'idiot, Les carnets du sous-sol.

J'ai du revenir de Dostoïevski à Goethe (Les souffrances du jeune Werther) en passant par Tourgueniev (Clara Militch, Journal d'un homme de trop). Sturm and Drang (époque de mon retour à Beethoven, aussi, d'ailleurs), Bruit et Fureur. Donc, Shakespeare (Hamlet, Macbeth, Othello)... Là, la puissance des mots, de la littérature, je l'avais bien comprise. C'est alors que j'ai du découvrir, par hasard (ou plutôt par les turpitudes de l'époque) et après un détour par Vialatte (Chroniques de la Montagne), Jarry (saga du Père Ubu, le Docteur Faustroll), Toole (La conjuration des imbéciles), Marc-Edouard Nabe.

Le vingt-septième livre, puis... une quinzaine d'autres livres...

Lui m'a poussé à ouvrir d'autres portes. Bernanos (Monsieur Ouine, La France contre les robots, Sous le soleil de Satan, L'imposture), Léon Bloy (Exégèse des lieux communs, Le désespéré, Le sang du pauvre, L'archiconfrérie de la bonne mort, La Femme pauvre), Pirandello (Un, personne et cent mille), Genet (Les nègres, Le bagne), Antonin Artaud (Héliogabale, Le moine, Van Gogh le suicidé de la société), Louis-Ferdinand Céline (le Voyage, Mort à crédit, les pamphlets), Ernest Hello (Du Néant à Dieu), André Suarès (Le voyage du Condottière), Lautréamont (Les chants du Maldoror), Charles Péguy (L'argent, Notre jeunesse), Huysmans (Là-bas), Villiers de l'Isle-Adam (Contes cruels), Dante (La Divine comédie), Hallâj (Diwan), Rûmî (Mathnawi) et bien entendu Cervantès (Don Quichotte). 

Ce temps durant, j'ai lu d'autres choses aussi, qui ne devaient intégrer ma mythologie, cependant qu'elles peuvent me sembler formidables. Je pense à Pessoa (Le banquier anarchiste), Melville (Bartleby le scribe), Beckett (En attendant Godot), parmi tant d'autres magnifiques livres mais à côté, juste à côté, voisins. D'autres aussi, plus éloignés parfois. Mais aucun, venant d'en face. Et un autre, en plein dans le mille : Tolstoï (Ivan le petit sot).

Voilà. La joie de Bernanos va être réédité. Pour la suite, Jules Vallès... Barbey d'Aurevilly... Zola (L'argent)... Balzac (Illusions perdues)... Marcel Aymé ? Paul Claudel ? Romain Rolland ? Ceux qui ont lu et aimé, s'il y en a, quelques-uns de ces auteurs en gras sont bienvenus pour donner d'autres pistes. Je suis pourtant loin d'être à court...

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