jeudi 25 février 2010

Le hasard contre le sport

Oh ! pas grand-chose... quelques mots. Jason Lamy-Chappuis vient de perdre toute chance de second titre olympique uniquement à cause des conditions météo, très défavorables. Il n'est pas la seule victime, des Gottwald, Moan, etc. sont tout autant à plaindre, mais il y a fort à parier que si aucun Français n'avait été touché, personne à France Télévisions n'aurait rien trouvé à redire. D'ailleurs, quand Vincent Jay a bénéficié d'un invraisemblable concours de circonstances (météo et course) pour remporter son titre, on n'a pas vu l'ombre du mot "scandaleux" scandé toujours plus vite, plus haut, plus fort aujourd'hui. M'enfin, je ne veux pas m'en prendre au pitoyable chauvinisme habituel, ce n'est pas intéressant.

Ce que je trouve plus fort, c'est ce dégoût du hasard, ce fantasme de la compétition égalitaire, cette haine de la vie... Le slogan, c'est "La médaille aux médaillables". La médaille, c'est un dû pour le médaillable, que les bougnoules de seconds couteaux ne méritent pas de recevoir. Un favori, ça doit gagner. Sinon, rendez-vous compte les conséquences... Oh ! non, pas sportives, qu'allez-vous imaginer petits coquins ? non ! pensez plutôt aux sponsors - combien vont-ils perdre ? aux médias - combien vont-ils perdre ? On entend : ce sont les JO, ça doit être la compétition la plus égalitaire, par Toutatis ! Je croyais, moi, que c'était la compétition où l'essentiel est de participer. Bah... J'ai du mal comprendre. Au temps pour moi. Au fait... médaillable n'existe pas au dictionnaire... je propose donc son abolition du sens commun.

Et le fait est que le sport en général subit cette Réaction anti-hasard. Il faut absolument réduire l'incertitude et que les meilleurs soient les meilleurs. Les compétitions par poule, par exemple, servent à cela. Un gros peut avoir un accident contre un petit, mais pas deux, pas trois. L'égalité c'est : le plus riche gagne. Parmi les innombrables causes d'agacement que Federer suscite en moi, la principale est l'atteinte qu'il porte au hasard. Son fameux record (hallucinant en effet) de 1/2-finales de grand chelem consécutives l'atteste. D'accord, on n'a jamais vu un tel champion, mais les instances ne sont pas étrangères à cela non plus, en réduisant sans cesse davantage les écarts entre les surfaces : du gazon et des surfaces rapides indoor il n'y en a plus, ou alors, on y joue comme à Roland Garros, à quelques nuances près.

Pourtant, c'est le hasard seul qui rend la compétition digne d'intérêt... mais pas d'intérêts... La tragédie du monde contemporain dans un pluriel. Ce qui est aléatoire, absurde, illogique, anormal, vivant quoi... est repoussé par exorcistes armés jusqu'aux dents de tous les accessoires qu'ils jugent adéquats : vade retro satanas. Qui a écrit que nous étions dans un monde de morts-vivants ?

mercredi 17 février 2010

Arrêter d'écrire pour sauver la littérature

Il avait tout prévu, ou plutôt... tout choisi !... Gamin, on l'appelle "nabot", il prend Nabe comme pseudonyme. Assumer... dépasser... sublimer... Bien des années après on l'empêche d'écrire, il arrête d'écrire. Assumer... dépasser... sublimer... Parce que chez Nabe, arrêter d'écrire ? ça donne 700 pages et un pavé dans la mare. Marre de cette Grande Confusion que déjà Guy Debord dénonçait entre tout et n'importe quoi faite pour que plus rien n'ait de sens et que tout ne soit plus que divertissement - diversion - et consommation.

On ne refait pas le match qui a amené Nabe à arrêter d'écrire, qui en veut le résumé n'a qu'à lire Le Vingt-septième livre, l'un des seuls que l'on trouverait en librairie, celui qui servit de préface à la réédition du mythique premier Au régal des vermines (1985). Parler de littérature est encore un moyen de la trahir, si c'est épargner au lecteur de "critiques" de lire l'œuvre...

samedi 13 février 2010

Un sujet qui n'en vaut pas la peine

Je suis en ce moment en pleine lecture de L'homme qui arrêta d'écrire, le 28e livre de Marc-Edouard Nabe, dont je parlerai, à la seule condition que j'estime, ce faisant, pouvoir donner envie de prendre les armes littéraires, ce qui est loin d'être évident... Une petite pause... redescendre de ces sphères artistiques... et par les hasards du Net, tomber sur un sujet parfaitement dérisoire... Soit ! Une bouffée de monoxyde de carbone pour compenser tout l'oxygène nabien...

Ainsi me voilà sur le site de L'Express, je ne sais comment j'y ai échoué, et sur un "papier" d'Echarpe rouge, pardon, Christophe Barbier, volant au secours de Chemise blanche, pardon, Bernard-Henri Lévy. Ce dernier, craignant sans cesse que nous ayons oublié sa dernière saillie l'ayant couvert de ridicule, rivalise avec lui-même pour nous fournir de nouvelles occasions de rire. Peut-être êtes-vous au courant... dans son dernier livre, "très bon", il cite un philosophe, un certain Botul pour attaquer Kant. Or, ce Botul n'a jamais existé, "son" livre a été écrit par un journaliste du Canard Enchaîné... C'est la bourde. Moqueries. Quolibets.