dimanche 29 novembre 2009

Langage & Politique



La vérité est toujours belle même si elle est horrible.

Marc-Edouard Nabe

La liberté des uns commence là où commence celle des autres.
Cornélius Castoriadis

« Je suis ! tu es ! nous sommes des ravageurs, des fourbes, des salopes ! » Jamais on dira ces choses-là. Jamais ! Jamais ! Pourtant la vraie Révolution ça serait bien celle des Aveux, la grande purification !
Louis-Ferdinand Céline

Je voudrais avoir un moment le contrôle de tous les postes de radio de la planète pour dire aux hommes : « Attention ! Prenez garde ! la liberté est là, sur le bord de la route, mais vous passez devant elle sans tourner la tête. »
Georges Bernanos



jeudi 26 novembre 2009

Hey Noir Dez... vous reprenez ça ?

Découverte sur Agoravox, une petite deleuzerie.



Lu par Gilles Deleuze
Paroles de Friedrich Nietzsche
Musique de Heldon





Texte - "le voyageur" - issu de Humain, trop humain :

Celui qui veut serait-ce dans une certaine mesure arriver à la liberté de la raison n'a pas le droit de se sentir sur terre autrement que voyageur, - et non pas même pour un périple vers un but final : car il n'y en a point. Mais il se proposera de bien observer et d'avoir les yeux ouverts pour tout ce qui se passe réellement dans le monde ; c'est pourquoi il ne peut attacher trop fortement son cœur à rien de particulier ; il faut qu'il y ait toujours en lui quelque chose du voyageur qui trouve son plaisir au changement et au passage. Sans doute, un pareil homme aura des nuits mauvaises où il sera las, et trouvera fermée la porte de la ville qui devait lui offrir un repos ; peut-être qu'en outre, comme en Orient, le désert s'étendra tantôt loin, tantôt près, qu'un vent violent se lèvera, que des brigands lui raviront ses bêtes de somme. Alors peut-être l'épouvantable nuit descendra pour lui comme un second désert, et son cœur sera-t-il las de voyager. Qu'alors l'aube se lève pour lui, brûlante comme une divinité de colère, que la ville s'ouvre, il y verra peut-être sur les visages des habitants plus encore de désert, de saleté, de fourberie, d'insécurité que devant les portes - et le jour sera presque pire que la nuit. Ainsi peut-il en advenir parfois au voyageur ; mais ensuite viennent en compensation les matins délicieux d'autres régions et d'autres journées, où il voit dès le point du jour, dans le brouillard des monts, les chœurs des Muses s'avancer en dansant à sa rencontre, puis plus tard, alors que, paisible dans l'équilibre de l'âme des matinées, il se promène sous les arbres, tomber à ses pieds, de leurs cimes et de leurs frondaisons, une foison de choses bonnes et claires, les présents de tous les libres esprits qui sont chez eux dans la montagne, la forêt et la solitude, et qui, tout comme lui, à leur manière tantôt joyeuse et tantôt réfléchie, sont voyageurs et philosophes. Nés des mystères du matin, ils songent à ce qui peut donner au jour, entre le dixième et le douzième coup de l'horloge, un visage si pur, si pénétré de lumière, si joyeux de clarté, - ils cherchent la philosophie d'avant-midi.

mardi 24 novembre 2009

Passez, muscade ! Antimodernisme et antisémitisme chez Céline

J’écris souvent que la question de l’époque est celle du langage. Un jour, j’essaierai de relier tout ce qu’il y a à relier sur ce sujet. Pas aujourd’hui. Nous sommes soi-disant dans une société de liberté et de débat dans laquelle les opinions contraires peuvent s’affronter démocratiquement. Arnaque ! tromperie ! duperie ! Ce n’est pas qu’il faille comparer notre société à d’autres dans le monde ou dans le temps et dire : « nous sommes pires ! ». C’est simplement reconnaître qu’il y a aujourd’hui des souffrances ; et, que les souffrants sont privés de parole pour les exprimer.

Ils en sont privés par absence de mots, de vocabulaire, de littérature aux sens strict et large en même temps. Il y a un marché florissant de la culture… mais quels mots trouve-t-on chez ces marchands ? 100 000 Musso vendus ne feront jamais 1 Antonin Artaud.

samedi 21 novembre 2009

Mbaw et Maalouf fêtent les 10 ans de ASD

L'ONG Actions Solidaires de Développement fête ses 10 ans. Pour l'occasion, elle organisait un concert à Lyon, au Rail Théâtre, avec une affiche aussi grande que la salle petite. Chérif Mbaw, en première partie ; Ibrahim Maalouf, ensuite. Je déroge donc une nouvelle fois à ma règle de ne pas parler d'un concert, parce que certaines choses valent la peine d'être dites.