mercredi 31 juillet 2013

Fred Perry, les antifas, les skins, les journalistes... au secours, ils roulent tous ensemble pour le Grand Kapital

Mes amis journalistes. Deux petits points en passant.

1/ Marin Cilic, joueur de tennis, Croate à ses heures, a été contrôlé positif en avril dernier. C'est pourquoi il a déclaré forfait au 2e tour de Wimbledon et pour les tournois suivants, alors qu'il avait été question d'une blessure à un genou. Et alors, me direz-vous ? Je n'en remets pas une couche sur les valeurs du sport. L'ITF a couvert Marin Cilic, qui avait choisi de ne pas communiquer sur la question (bin tiens). En revanche, je ne résiste pas au coup de règle en fer sur les doigts des journalistes. Parce que, dans n'importe quel club de France et de Navarre, tout le monde sait depuis des années que ces suspensions déguisées sont monnaie courante dans le tennis. Ah ! au début, on se fait traiter de conspirationniste etc. mais très vite... Je pose donc la question : comment se fait-il qu'aucun journaliste, aucun ! n'ait jamais parlé de ça ? Il a fallu un média croate... faudrait chercher... mais il est certainement pas payé par Lagardère celui-là... un média croate, donc, pour vendre la mèche. Pensez-vous que nos journalistes ont fait amende honorable, mea culpa pour tant d'incompétence... de mensonge... allons... allons... 

2/ Clément Méric. Alors là... On dépasse tout. Cette affaire prouve au moins une chose : il n'y a pas d'extrême-droite dans ce pays, il n'y a aucune menace fasciste. C'est une bonne nouvelle. Y aurait-il des fascistes, ils seraient déjà descendu dans la rue pour tout casser après ce que le pouvoir leur a fait dans cette affaire. Grâce aux médias et à l'UMPS, on se retrouve à devoir défendre un skinhead ! Ils sont fous. Reprenons : 
- le jeune homme (on ne va pas l'appeler "l'antifa" et supposer qu'il vaut mieux que ça) est mort
- déluge médiatique et hystérique sur l'agression barbare skinhead (on nous a fait le coup du "lynchage", des "heures les plus sombres de notre histoire")
- (précautions ? patience ? enquête ? savoir ce qui s'est passé ? inutile pour ces gens-là... Zemmour est à sauver de ce sac pathétique)
- petit à petit, l'enquête tourne l'affaire d'un lynchage vers... une rixe - déjà c'est pas pareil
- on sait maintenant que les antifas avaient repéré ce skin depuis un moment, qu'ils l'avaient tracé sur leur site internet, qu'ils sont allé le provoquer, qu'un vigile les a éloignés mais qu'ils sont revenus à la charge, qu'ils ont agressé le skin dans le dos et à trois, que le skin a riposté en donnant deux coups au petit Méric qui s'écroule, et a pris la fuite
- eh bien on attend les mea culpa de la caste... le simple rétablissement de la vérité, quoi... 
- ah oui mais non, parce que tout d'un coup, les éditorialistes à écharpe, qui nous bassinent toute l'année sur les extrêmes qui se rejoignent blablabla, les voilà qui nous racontent que le facho, c'est un violent, un abruti qui a besoin de taper quoi, il trouve un prétexte, par exemple politique, et il tape ; alors que l'antifa, c'est un jeune (bourgeois) très bien mais jeune alors il a des idéaux, et parfois, c'est vrai, il est obligé d'en venir à la violence... alors quand même c'est pas pareil. Barbier a de la tendresse pour l'antifa.

Et nous, on trouve que Fred Perry, le sportif reconverti capitaliste (c'est pas une reconversion, pour ceux qui suivent, c'est la même chose), dont la marque est adulée aussi bien par les antifas que par les skins, ça vaut pas un kopeck. Et que le vrai fascisme, c'est la société de consommation... mais on se sent bien seuls...

dimanche 21 juillet 2013

"Le jazz est le seul communisme qui a réussi"

Phrase de Nabe... jamais vu qu'il ait expliqué ça. Mais, moi, j'ai entendu Guillemin citer Bernanos, lequel s'en prenait aux communistes qui commettaient l'erreur de poursuivre le bien-être matériel (matérialiste) au lieu de la liberté spirituelle. Pour Bernanos, en gros, les communistes sont des gueux qui se partagent le gâteau du capitalisme... sont très proches des capitalistes, finalement. Tout aussi matérialistes et productivistes, en effet. Tous ceux qui me touchent les ont toujours renvoyé dos-à-dos, les capitalistes et les communistes. Tous ont l'arrière-pensée accrochée au socialisme : que l'individu puisse accomplir sa destination, des diableries pareilles, cf. Rousseau, Robespierre, Jaurès, Nietzsche, tous aussi divers les uns que les autres, mais rejoints sur cette ligne. 

Et c'est vrai, les jazzmen, ce sont des gueux, mais ce qu'ils ont mis en commun, c'est leur liberté spirituelle... se sont pas intéressés du bien-être matérialiste... c'est pour ça que ça a réussi. 

Au contraire, de nos jours, les rappeurs eux ne pensent qu'aux grosses voitures, chaînes en or, tutti quanti... voilà pourquoi ça n'a pas de sens... ce qu'ils remarquent en multipliant les formules de politesse ! pure et simple hypocrisie qui ne peut qu'enfoncer le clou.

Sert à rien d'être rappeur, autant être banquier directement.

samedi 20 juillet 2013

Tronçonnons de toute urgence les "valeurs du sport"

Le Tour de France se termine. J'admets... ça n'a l'air de rien, dit comme ça... pourtant... faut y penser à tous ces événements historiques qui ne seront plus commentés ! attendu juillet 2014 ! Tout est hystorique pour nos amis journalistes : la pluie qui tombe, la victoire pour la première fois un 7 juillet d'un Ouzbek à Poule-les-Echarmeaux, le triplé de Tartempion, tout. Et c'est une bonne nouvelle pour L'Equipe. Pour vendre du papier ? Surtout, pour remplacer les manuels d'hystoire dans les écoles. 

Cette année, c'est Froome qui va gagner. Hystorique ! Le "Kenyan blanc" qu'ils le surnomment. Normalement, un Kenyan c'est un bamboula qui court pieds nus 95 km par jour pour battre aux hystoriques championnats du monde d'athlétisme les autres acteurs de l'Hystoire avec un grand H. Froome... lui... est blanc... le journaliste aime ! paradoxe ! originalité ! anti-racisme de façade ! bien-pensance ! (revanche sur le bamboula ? chut)

Achtung ! Froome est-il dopé ? Question délicate qui pourrait mettre en cause les valeurs du sport - les valeurs du sport ! Armstrong a avoué... coup terrible ? Formidable opportunité ! Au final, ça permet de le mettre en accusation lui, et son équipe, brebis galeuse, et de rapidement oublier que tous les concurrents battus par Armstrong étaient dopés eux aussi.  Arrive Froome : les journalistes n'ont pas envie de passer pour des naïfs encore une fois, alors ils mettent en doute à demi-mots les performances du bougre, et demandent à d'autres coureurs si Froome court proprement, selon eux. Contador estime Froome propre. Contador, déjà convaincu de dopage... 

Les valeurs du sport
L'expression est moderne... ça commence mal ! Avant, le sport n'avait pas de valeurs (de valeur). Soyons plus précis : il y avait deux types de sport - les tournois et la soule. Les tournois, ça c'est du sérieux, c'était pour les Chevaliers, les Grands Féodaux, règles ! cérémonies ! élite ! pré-Coubertinisme à 100%. Mais la soule, ça c'était pour la canaille, la piétaille, les gueux, les manants quoi... un vulgaire estomac de vache plus ou moins rond posé entre deux villages, les brutes épaisses dégénérées des temps obscurs (ils n'ont pas lu Voltaire) doivent le déposer quelque part. Pas vraiment de règles, tous les coups sont parfois permis, ça pouvait durer plusieurs jours, enfin n'importe quoi vous voyez bien...

Par la Grâce  de la Modernité, la vie toute entière s'est éclairée, rationalisée, normalisée, et pacifiée. C'est-à-dire que l'exploitation féodale a été remplacée par l'exploitation capitaliste, laquelle avait le désavantage de concentrer les manants-ouvriers dans les villes quand les manants-paysans étaient équitablement répartis sur le pays... Ah ! Oh ! manants regroupés égale problème ! Achtung ! Troubles ! Révoltes ! et la discipline, bordel ?! 

Alors, dans les collèges anglais du XIXe siècle, on a une idée. Les gamins de manants dans les collèges deviennent irrévérencieux (si, si !) et voilà qui pourrait faire trembler les bases de la société (les banquiers en haut, la populace en bas). Une solution ! Et là, l'idée de génie !... plutôt que les gamins de manants passent leurs nerfs sur leurs professeurs, il faut qu'ils se battent entre eux. Il y avait dans les temps obscurs des jeux qui plaisaient aux gueux (la soule), il faut les faire jouer à ça, mais en normalisant le jeu. Le football et le rugby étaient nés. D'une pierre deux coups ! On détourne l'énergie populaire vers quelque chose d'inoffensif socialement... et on inculque aux manants les règles et les valeurs de la société moderne. 


Les valeurs du sport ? Les valeurs du capitalisme !... 

un semblant d'égalité (pour le lièvre comme pour la tortue, la ligne de départ est la même)... idéologie du Progrès... propagande méritocrate... univers normalisé rationalisé mécanisé standardisé robotisé... etc.  Arrive là-dessus le Baron - le Baron ! pour placer le dix de der : l'Olympe ! Le triptyque de "l'éducation du peuple" est depuis bien en place : compétition sportive, mérite scolaire, concurrence capitaliste.

Il faut donc à la fois supprimer le BAC et le chronomètre du Tour de France. Voilà qui ne ferait pas plaisir à l'oligarchie, mais à nous non plus, qui avons appris le BAC et le chronomètre comme notre univers. Évidemment... On en redemande, même !

Ah ! mais on veut du PSG ! Hystorique là aussi. On l'aime le "marché des transferts" ! Croyez-moi si vous voulez, voilà ce que j'ai lu dans L'Equipe
L’Émir du Qatar recrute Bamboula pour 420 millions d'euros, dont l'agent nous a raconté l'entretien d'embauche.
- Émir du Qatar : là ! un Bamboula ! attrapez-le !
- son conseiller : vous faites erreur... c'est un singe... (® D)
- Émir du Qatar : autant pour moi... et là bas derrière le talus ?
- son conseiller : cette fois vous avez raison !
              au Bamboula : ksss ksss toi venir ici ksss ksss toi vouloir banane ?
- Émir du Qatar : finissons-en !
- son conseiller : tiens Bamboula ! toi voir ballon ? toi taper dedans ! noix de coco ! pareil !
- le Bamboula : ?
- Émir du Qatar : bienvenue au PSG, nous nous félicitons de notre collaboration

Je sais... vous allez dire... j'abuse... c'est pas de l'esclavagisme... Bamboula est payé très cher... Ferari (je sais pas l'écrire, mettez les ® où il convient)... champagne... boîtes de nuit... i-phone gratuit peut-être ?!... Byzance quoi ! va pas se plaindre le Bamboula. 

Alors je réplique. L'argent du capitalisme est ni plus ni moins de la fausse monnaie. Du vent ! que dalle... Si ce n'est : le sang du pauvre (Léon Bloy). Si ce n'est... et ce n'est pas grand'chose, dans l'esprit du capitaliste, le sang du pauvre... L’Émir du Qatar, il débourse 420 millions le lundi, il ne le sait même plus le mardi en se réveillant. Cet argent n'existe pas ! pétrodollars virtuels. Dépense : zéro. Profit : énorme ! Kolossal ! privilèges et tranquillité sociale. Ça n'a pas de prix. La valeurs du sport. Hystorique.

Aucune Femen ne pointe pour tronçonner la Croix de cette religion-là...

jeudi 11 juillet 2013

Ahmad Jamal et Yusef Lateef à Jazz à Vienne 2013

Ce devait être Sonny Rollins, des bronches de nonagénaire en auront décidé autrement... Deux petits jeunes ont alors été rappelés pour le remplacer : Ahmad Jamal (84 ans) et Yusef Lateef (94 ans). Le jazz est une musique d'avenir... j'ai entendu ça un jour à la radio... mais pour quelques années seulement, alors... et encore... théâtre ! antique ! monumental ! on en est à l'époque des fouilles archéologiques... faut admettre c'est plus les années 40 ! le jazz des catacombes. Il en reste encore quelques témoins... si ! si ! je certifie... j'ai vu des jazzmen...

D'autres les consomment. "Une heure tout juste... bin dis donc !" s'offusque un honnêt'gens derrière moi lorsque Ahmad Jamal et ses acolytes terminent leur concert. 80 centimes la minute, il l'avait mauvaise le raisonnable ! Il lui avait échappé que Jamal allait inviter Yusef Lateef pour une deuxième partie de concert... avant de laisser la place à Chucho Valdès

Compter quand on assiste à la mort du jazz ? son enterrement bien trop révérencieux pour être honnête. Heureusement, Yusef Lateef a plus d'un tour dans son sac, et plus d'une flûte à son bec. Il souffle, dans tout et surtout dans n'importe quoi, prenant l'air d'un sorcier invoquant les dieux pour qu'ils fassent tomber la pluie. Ce ne serait pas un enterrement... Les éléments lui obéissent, naturel, implacable, logique. Goutte, goutte... goutte... orage... déluge ! Un technicien protège le piano, les consommateurs se jettent des tribunes, les autres restent, et observent le son et lumière provoqué par Maître Lateef : foudre, tonnerre, torrent antique. Yusef Lateef s'en va alors, dans l'indifférence générale. C'est terminé. 

Je ne peux même plus rester pour Chucho Valdès...

lundi 8 juillet 2013

L'exception culturelle, encore une entourloupe du centre-gauche

Première étape : nous (?) nous alarmons d'un Grand Marché Transatlantique discuté derrière le rideau - nous sommes traités de "conspirationnistes" blabla-reblabla...

Deuxième étape : le sieur Mélenchon se sent autorisé à l'évoquer, personne ne reprend la discussion, mais l'affaire a au moins été rendue publique une fois... plus question d'utiliser l'insulte ci-dessus...

Troisième étape (et tout cela prend des années) : ça y est ! les journaux en parlent, Dassault, Lagardère, Rothschild, Pigasse, et tous les autres immenses humanistes de cet acabit ont donné le feu vert à leurs directions, et à la Commission (sur Elle la Paix), on s'affaire. C'est pour bientôt, c'est donc le moment de faire de la pédagogie - expliquer à la canaille des manants que ça va être merveilleux et que de toute façon, il n'y a pas d'alternative.

Quatrième étape : les socialistes français se souviennent qu'ils sont de gauche. Si ! quelqu'un aurait soufflé ça - c'était sur le ton de la plaisanterie - dans le train en revenant de Bruxelles... une bonne tranche de rigolade dans le wagon... mais un conseiller plus rapide que les autres à reprendre ses esprits (c'est pour ça qu'il conseille) aurait à son tour soufflé au Président que le peuple, enfin les gueux, le prennent pour quelqu'un de gauche et qu'il faut en donner quelques preuves. D'accord, mais lesquelles ? pensez-vous que Hollande allait se lancer dans une réactivation de la lutte des classes ? pensez-vous ! pensez-vous que Hollande allait remettre au goût du jour le concept d'impérialisme dans les relations internationales ? pensez-vous ! Du sociétal, ça c'est bien ! La culture ! ça c'est de gauche ! la gauche Jack Lang...

Regardez comme c'est bien fait : le Grand Marché Transatlantique, d'accord, mais attention ! achtung ! nous... français... socialistes (donc de gauche)... aimons la culture (avec un grand Q) et voulons la protéger. Il faut une exception culturelle.

Je glisse ici un souvenir : j'étais jeune et je me disais : "ah oui, c'est bien la culture". J'ajoutais même : "ça doit être une exception". Bon.

Aujourd'hui, réfléchissons... le centre-gauche nous explique qu'à cause de ce Marché Transatlantique, la culture française, donc la culture tout court, est menacée. Ce serait la victoire du globish, la hollywoodisation du monde, etc. Nous, pauvres hères, sommes d'accord.

Mais alors par quel tour de passe-passe formidable les autres secteurs d'activité ne seraient-ils pas menacés, eux, de périclitation, une fois passés au moulinet du Grand Marché Transatlantique ? Et à une telle question, personne au Quartier Général du centre-gauche ne sait répondre. Voilà bien une question qu'on ne nous remerciera pas d'avoir posée. Posons-la donc !

Et répondons-y à leur place. Le centre-gauche s'en fout pas mal, que le populo, les ouvriers soient mis au chômage dans cette grande compétition capitaliste. C'est ce qu'on appelle le "Progrès".

En revanche, que nous subissions à la télé des films déglingués US à la place de films déglingués français, ça, c'est un grave problème pour la caste médiacratique (politique, culture, médias, affaires). Qui va payer les cinquante gamines-à-guitare qui chantent du matin au soir ? Qui financera Césars et autres infamies ? Non, ce serait trop horrible. 

Et vous savez quoi ? quand la caste se protège elle-même dans un jeu dans lequel elle envoie en connaissance de cause le populo dans la gueule du loup, le populo soutient la caste. A gauche, parce qu'on a intégré que la culture (avec un grand Q) c'est de gauche ; et à droite, parce que défendre la culture (avec un grand Q) française, c'est encore défendre la France. C'est magnifique. 

Le centre-gauche vient donc de limiter la souveraineté nationale (donc la démocratie) à la question culturelle. Tous les autres ministères venant d'être reconnus obsolètes, nous allons faire des économies dans le fonctionnement de l’État.

Peut-être cela permettra-t-il au Parti Socialiste d'éviter de faire pire que la droite en poursuivant le saccage des retraites, réforme ("quand on entend le mot réforme, tous aux abris !" - Bernard Friot) à la pédagogie amorcée dans le même temps que cet élan protecteur de la culture - quelle coïncidence !

dimanche 7 juillet 2013

Pique-nique au pied du Granier

Suite des aventures du jour, un pique-nique sur la route du retour, au pied du Granier, dans un champ de linaigrettes. L'occasion de voir aussi de belles gentianes, et une multitude de sabots de Vénus grillés, entre autres orchidées...

ruissellement orangé

pique-nique au milieu des linaigrettes
moins majestueux, une fois passé au barbecue
orchis à deux feuilles
grande listère
un peu papillonné aujourd'hui, finalement...
gentiane jaune


samedi 6 juillet 2013

Le gai savoir pour tous

Encore une discussion intéressante autour de la figure de l'expert... je veux dire et vous aurez corrigé vous-même, scandalisés outrés par tant d'impertinence... : de l'Expert (sur Lui la Paix)... encore ! toujours... quelqu'un pour nourrir des complexes vis-à-vis de Lui et de Son savoir qu'Il dispense à coups de morale laïque démocratique et européenne... le Progrès finalement et comme le moquait Guytou : "ce qui apparait est bon, ce qui est bon apparait".

Bon.

Quand j'entends le mot expert, je sors blabla. Experblabla ! Qui sont donc ces gens sur-diplômés et hyper-compétents qui nous font la Morale l’Éducation des gueux des manants de la populace du peuple ?

Au commencement était Voltaire. Voltaire ! Citez son nom et écoutez : un ange passe, un silence révérencieux règne. Voltaire, c'est belote rebelote dix de der... Voltaire ouakbar ! D'ailleurs, on peut toujours sortir Voltaire contre le mahométan, c'est très pratique, mais on verra ça plus tard. Voltaire a dit : "Que la Lumière soit." Et la Lumière fut. Plus fort encore : les Lumières furent... la multiplication des lumières. Sacré Voltaire... Avant ? c'était l'obscurantisme, et la Terre grouillait de mangeurs d'hommes sauvages (les mangeurs et les hommes, sauvages, c'étaient les mêmes et ils se mangeaient parfois eux-mêmes, puisqu'ils n'y voyaient rien, sans Lumière).

Or, Voltaire était le Bernard-Henri Lévy de l'époque. Le gars serait passé à la TV chemise ouverte cheveux au vent pour professer, vous savez, que le christianisme c'est rien que des superstitions complètement débiles, mais que, c'est très bien que les gueux croient en Dieu pour qu'ils se comportent bien et ne viennent pas voler le blé de... de Monsieur Voltaire par exemple, richissime négrier de son État. Une heure après sur une autre chaîne appartenant à un autre marchand d'armes, à un autre banquier ou encore un autre grand humaniste, il aurait pu dispenser - quelle générosité ! une autre leçon : la peine de mort c'est très vilain, il est de loin préférable de condamner les gens aux travaux forcés afin d'avoir là des esclaves pour faire le bonheur (la richesse) des "honnêtes gens".

Bref, Voltaire c'est l'élite ! les honnêtes gens, les possédants. Il se trouve qu'au XVIIIe siècle, une nouvelle classe de possédants a pris le pouvoir et renversé l'ancienne... ou plutôt a fait renverser l'ancienne par la peuple. Les banquiers distribuaient les fusils le 14 juillet. Étonnant, non ? Alors, les nouvelles valeurs se sont imposées, et le pouvoir est parvenu à nous faire garder de Voltaire la lutte contre l'obscurantisme, et pour la tolérance et l'humanisme. La blague !

Aujourd'hui, grâce à Voltaire et à ses descendants du centre-gauche, les inégalités ne sont plus basées sur la naissance, mais sur le mérite (on ne rit pas, au fond), le mérite républicain, le mérite scolaire. Qui mérite ? je ne répondrai pas à cette question, il faudrait employer des mots qui me feraient passer pour quelque marxiste attardé.

Jules Ferry, idole de notre actuel Président, a remplacé le curé par l'instituteur parce que plus personne n'écoutait le curé alors que le curé enseignait quelque chose de très utile du point de vue des honnêtes gens : la résignation sociale. L'instituteur a donc reçu comme mission d'enseigner la résignation sociale. La Morale laïque...


Résumons-nous : d'un côté les méritocrates, les intelligents, les honnêtes gens, les experts, l'élite, les riches ; de l'autre les manants.

L'élite, ce sont les élus. Ah ! ah ! l'élection... le contraire de la démocratie... le despotisme éclairé.

J'aime assez la définition de l'anarchie par Chomsky : systématiquement demander à l'Autorité de se justifier, et dès qu'elle n'y parvient pas, la renverser. C'est le pouvoir du peuple, la démocratie, le tirage au sort. 

Au diable les complexes ! n'utilisons pas les outils du pouvoir pour nous dévaloriser. Gai savoir pour tous !

"J’habite ma propre demeure,
Jamais je n’ai imité personne,
Et je me ris de tous les maîtres
Qui ne se moquent pas d’eux-mêmes."