jeudi 19 avril 2018

Accusé Pierre Desproges

Français-e-s!
Belg-e-s!
Marcheurs-euses!

Salut ma hargne, bonjour ma colère, et mon courroux coucou!

Est-il bien nécessaire de poursuivre ce réquisitoire contre l'accusé Desproges ici présent, après lui avoir infligé à lui cet appel en écriture inclusive? Regardez-le, mesdames et messieurs les jurés, accablé sur son banc d'infamie, regardez-le ce misérable cloporte qu'on pourrait croire cancéreux jusqu'à l'os. De tous les coups de boutoir justiciers qu'on pouvait lui asséner, celui de ce féminisme ravageur de la grammaire française suffisait à anéantir le talent de plaidoirie de ce vieux réac pourtant mort avant de devenir un vieux con.

Et grand bien lui fasse! Que comprendrait-il, aujourd'hui, de ce monde que Nostradamus l'a empêché de connaitre? Certes, il n'y a toujours pas de bougnoules ni d'ouvriers à l'Académie Française. Mais Alain Finkielkraut y est entré, pour son oeuvre grandiose et inoubliable que la littérature française elle aurait pas été pareille si qu'il avait pas été publié : "Gnagnagna pauvre conne!" Et, s'exprimant aussi brillamment, le grand philosophe ne pensait pas à son comparse que l'accusé aimait à alpaguer affectueusement "Pauvre Cohn", lequel Cohn lui, sévit toujours, ayant mangé tous ses morpions de la forêt de Francfort, ou de Forbach, je ne sais plus. 

Que dirait-il? ce pathétique radin persécuteur de caissières auquel il ne veut acheter que 2 piles sur 4 dans le paquet? Il passerait son paquet de 4 piles comme tout le monde à la caisse automatique. L'anarchisme, c'est fini. 

Qui pis est! et ce n'est pas son avocat, et je veux parler ici de Maître Jenkubowicz, ici présent, qui dira le contraire... qui pis est... disais-je avant d'être grossièrement interrompu par moi-même, l'accusé serait aujourd'hui interdit d'exercer. Evitons lui pareille honte. Posons la question : peut-on rire de tout? Oui. Peut-on rire avec tout le monde? C'est... dur! La compagnie de l'avocat de l'accusé, par exemple, met rarement en joie, à l'exception bien sûr de quelques adorateurs d'ananas bantous. Avec Nordahl Lelandais, on pouffe à peine. Avec un deschiens, pardon... avec un daechien forcené, on rit, mais c'est nerveux. 

Accusé Desproges! rendez-vous à l'évidence! votre avocat est le meilleur avocat de votre censure. Il l'a dit : vos sketchs ne seraient aujourd'hui pas possibles, ou, autrement dit, seraient poursuivis par la LICRA. Cessez de vous moquer si peu charitablement de tous les nazis, fascistes, forcenés. Mettez un terme au Maître! pouf! pouf! prenez votre Maître au terme! pouf! pouf!.. au mot. Taisez-vous Desproges! Assez d'humour noir! lavez plus blanc. Ne vous posez plus cette indispensable question : mon avocat Maïtre Jenkubowicz est-il ou n'est-il pas un con? Souvenez-vous : ou bien c'est un con, et ça m'étonnerait quand même un peu ; ou bien ce n'est pas un con, et ça m'étonnerait quand même beaucoup. 

Restez sous terre! restez poussière! désuet Desproges! démodé Desproges! obsolète Desproges! autant que ces trois adjectifs le sont eux-mêmes. Place au disruptif! Start up nation! Imaginez, si vous y tenez, et en guise de consolation, Hanouna qui fait de la moto, et BOUM! Mais taisez-vous Desproges! je vous en conjure.

J'en conclue donc avec un brio qui m'étonne moi-même, mesdames et messieurs les jurés, que l'accusé est coupable, mais votre avocat vous en convaincra mieux encore que moi.

Je suggère donc qu'on lui coupe la tête, à la condition qu'on parvienne à la reconstituer, en autopsiant peut-être les asticots dévoreurs.

Sic transit gloria mundi, amen.




mercredi 22 novembre 2017

L'Haziza et moi, BHL en arbitre

Chemise ouverte cheveux au vent n'a toujours pas peur d'être décoiffé. Et paf! il sort de sa boîte, évidemment, pour défendre Frédéric Haziza, accusé d'agression sexuelle. Je ne connais l'Haziza, mais lui me connaît. Enfin j'imagine! car j'ai souvenir que ce bon Monsieur avait repris un de mes articles sur twitter en me traitant d' "islamo-gauchiste".

J'y pensais en rentrant chez moi, et les joies de la rocade lyonnaise m'ont permis comme d'habitude d'avoir le temps d'y réfléchir : je ne comprends toujours pas en quoi c'est une insulte. Enfin bref, je n'étais pas assez Charlie pour lui. 

On se demande, d'ailleurs, ce qu'il peut bien avoir l'Haziza en commun avec Charlie Hebdo. Vous imaginez l'Haziza en conf de rédac' (si on peut dire) avec Choron, Reiser, et compagnie? Pas l'humour, donc. La liberté d'expression, lui qui ne rate aucun procès à la XVIIe chambre pour faire avancer la censure? Non plus. Ah mais oui : il reste la diabolisation de l'islam. 

J'y pensais dans les bouchons, bloqué à ne pas pouvoir penser avec les pieds. Je l'ai abandonné ce blog! Et j'y reviens grâce à l'Haziza. A propos de bouchons, il est évident que les côtes sont trop raides pour les camions et ça fout le bordel. Faudrait creuser des tunnels, avoir des routes plates. Faire quelque chose. Ça coûterait trop cher. L'Haziza il serait d'accord, l'Apathie aussi. Surtout l'Apathie d'ailleurs. Car personne ne pense à mesurer le coût des bouchons, de la pollution, de la fatigue, etc. Non, un économiste et un médiacrate, ça ne compte que le coût de creuser le trou. C'est Oncle Bernard qui trouvait ça ridicule : "car quelqu'un qui achète 2 voitures est 2 fois plus heureux que quelqu'un qui achète 1 voiture. C'est aussi con que ça un économiste? Oui." Et il avait raison. Car, aux yeux de l'Haziza, je ne suis pas Charlie, mais c'est bien le monde à l'envers, c'est moi qui l'admirais Oncle Bernard. Que peut comprendre un Apathie ou un Haziza à ça?

Donc, BHL. Bernard-Henri Lévy a raison. Faut quand même pas pousser, l'Haziza a rien fait de mal. D'ailleurs, il est de notoriété publique que la journaliste soit-disant agressée était une amie de Siné, de Gérard Filoche, et même d'Edwy Plenel et Edgar Morin, bref c'est bien une véritable agression islamo-gauchiste antisémite que subit aujourd'hui l'Haziza. C'est comme Polanski : elle n'avait pas 13 ans la gamine violée, mais 31, et c'est sa mère qui a tout simplement forcé Polanski à droguer sa fille pour etc. Quant à DSK, qui peut sérieusement accorder le moindre crédit à une pure et simple femme de chambre bantoue ? soyons sérieux. 

Il y a l’hypothèse bêtise, c'est vrai. Mais je ne vois pas d'autre explication que le racisme à ce genre de comportement. Vous me direz, ça se rejoint.





dimanche 15 janvier 2017

I'm free

« Avant, les gens braquaient les banques ; maintenant, ce sont les banques qui braquent les gens. »
Marc-Edouard NABE

« Le volé qui sourit dérobe quelque chose au voleur. »
SHAKESPEARE


Madame, Monsieur,

Grâce à vous, nous avons l’impression de nous faire voler deux fois. Chance rare ! Nous vous envoyons ce petit courrier pour vous en remercier.


Les faits
   19/11/16 : de joyeux drilles nous dérobent dans la nuit, entre autres choses, 2 cartes bleues, dont celle de notre compte joint à la Banque (I'm free!) Populaire,
  19/11/16 : au petit matin, nous faisons opposition. Personne ne nous demande de rédiger un courrier de confirmation,
   23/11/16 : nous découvrons un peu stupéfaits que des opérations sont réalisées avec cette carte, et apprenons de notre agence que c'est « grâce » à la technologie « sans contact », qui continue de fonctionner malgré l'opposition faite, et ce jusqu'à un montant global de 80 euros, moment où le code est de nouveau demandé pour payer,
  25/11/16 : nous effectuons donc une demande de remboursement, comme nous l'a conseillé notre agence. D'après l'employé qui me reçoit, le remboursement est garanti sous 72h,
  12/12/16 : les 72h étant passées sans que Sœur Anne ne voie le remboursement venir, nous contactons par mail notre agence, qui répond que le dossier a été transmis à l'assureur et que le remboursement ne devrait plus tarder,
  21/12/16 : nous recevons un courrier de BPCE Prévoyance (15/12/16), nous demandant de fournir 3 documents pour pouvoir effectuer le remboursement. Deux d'entre eux ont déjà été fournis (plainte, relevé mentionnant les opérations frauduleuses), le 3e n'existe pas (courrier de confirmation de l'opposition). Nous répondons en envoyant de nouveau les documents demandés, à l'exception bien entendu de celui qui n'existe pas.
    03/01/17 : un deuxième courrier de la BPCE Prévoyance (26/12/16). On nous réclame toujours ce courrier de confirmation, mais plus les autres documents. En revanche, on nous réclame également, c'est nouveau, les factures de clés, serrures ; et, on nous indique précisément comment se faire rembourser le coffre-fort. Cette sollicitude nous touche (je dirais même qu'elle nous émeut) jusqu'à ce que nous nous rendions compte que nous n'avons pas de coffre-fort. Ubuesque. Nous répondons, en en appelant à notre agence pour sortir de ce marasme.
 14/01/16 : Et voici le 3e courrier (09/01/17) ! Les opérations frauduleuses ne seront pas remboursées car elles ont été effectuées, tenons-nous bien, après que nous avons fait opposition sur la carte. D’une logique implacable.


Quelques petites questions…

1/ Vous ne l'avez peut-être pas encore remarqué, mais ce dossier vous a d'ores et déjà coûté plus cher que si vous nous aviez tout simplement, comme l'a fait votre « cousin » de la Caisse d'Epargne chez qui nous avions l'autre carte dérobée, remboursé ces 80 euros dans les 72h. Et ce n'est pas fini : il va falloir lire cette longue lettre, etc. Votre sens du profit ne peut pas y être insensible : combien d'heures de travail pour ce dossier FBP*** ? Aïe ! Aïe ! Aïe !

2/ J'avoue le coup « ah non ça compte pas, on vous a volé après votre opposition » extrêmement savoureux. Du petit lait ! Il est cocasse que vous assuriez notre manque de vigilance (toute opération effectuée entre le vol et le moment où nous le remarquons et faisons opposition), mais pas votre (in)compétence à vous (il est de votre ressort de faire bloquer la carte sur laquelle nous faisons opposition). Méfiez-vous, de mauvaises langues diront qu'assurer votre (in)compétence vous coûterait trop cher.

3/ Pour le contrat « SECURIPLUS » (qui porte aussi bien son nom qu’un parti politique, manifestement), nous avons eu connaissance de deux documents.
·         Un « avis de conseil » où nos « besoins et objectifs » sont ciblés : « D’indemniser une utilisation frauduleuse des moyens de paiement volés ou perdus ». On ne saurait mieux dire. En le signant, nous avons reconnu avoir pris connaissance du document suivant :
·         Les « Conditions particulières d’adhésion » où nous lisons : « Le contrat a pour objet le versement d’une indemnité en cas d’utilisation frauduleuse des moyens de paiement volés ou perdus et en cas de vol ou perte des clés et papiers, en même temps que les moyens de paiement. »
·         Où donc se trouve cette condition pour le moins saugrenue que vous présentez ainsi dans votre courrier du 9 janvier : « le remboursement des opérations frauduleuses [est prévu] uniquement lorsqu’elles sont effectuées par un tiers (…) entre le moment de la perte ou du vol de votre carte (…) et la réception, par votre agence bancaire, de la confirmation de votre opposition » ?

4/ Cependant, cet argument farfelu me donne une riche idée ! Je vais demander à mon frère de me voler ma carte bleue, et d'effectuer toutes sortes d'achats mirobolants et extraordinaires, après quoi, et après quoi seulement, je ferai opposition sur la dite carte, et vous présenterai la note, salée. Cette affaire me paraît très juteuse.


Et pour finir en sourire...

Mais pourquoi ? pourquoi ? diable ! nous enquiquine-t-il pour une si modique somme ? J'en suis quelque peu honteux. Que représentent 80 euros ? Une part d'une vie réussie. Oh ! une petite part... mais une part tout de même. En vertu de la loi Séguéla, il nous faut une Rolex d'ici 15 ans. Prenons ce modèle à 55 170 euros. Ces 80 euros ne seront pas négligeables le moment venu. 0,15% de la somme ! Allah ouakbar ! Hé oui !... vous êtes tombés sur un islamofasciste, pas de chance.

La réussite tient parfois à peu de choses. Mais calculons autrement, si vous le voulez bien. Considérons ces 80 euros comme un prêt que nous vous ferions. Ne serions-nous pas en droit de réclamer des intérêts, disons, à hauteur de 3% ? Si !... voire à 5% si vous êtes en surpoids, ou même à 15% si vous fumez. Au bout de 15 ans, date à laquelle nous pourrons juger de la réussite de notre vie, nous n'aurions plus alors 80 euros, mais 643 euros, soit pas loin de 1,1% du prix de la Rolex ? Nous progressons. Je sais, le calcul est fantaisiste mais c'est aussi cela que je vous reproche : vous êtes financier et ne comprenez strictement rien à la poésie des chiffres.

Avec les progrès de la Science, nous envisageons sérieusement la cryogénisation. Or, si nous nous réveillons dans 2296 ans, nos 80 euros seront devenus, devinez quoi : 55 211 euros. A nous la Rolex !

Je tolérerai donc que vous ne procédiez pas au remboursement si et seulement si vous nous offrez la Rolex à notre réveil. Merci de bien penser à congeler Séguéla (ce serait une idée à lui, Steevy Wonder, que ça ne m’étonnerait pas), si c'est Dieu possible, également, de gré ou de force, afin qu'il constate notre Réussite. En écrivant, je me demande s'il est bien raisonnable de le décongeler. Je vous fais juge.

Je me sens d'humeur mathématique. Nous avons un avoir de 55 211 euros. Je viens de le démontrer.  Cette somme reste hélas ridicule au regard du Résultat Groupe BPCE 2015 : 23,8 milliards d'euros. Bigre ! Ça en fait des Rolex... Ça en fait même plus de 431 000 ! Trouvera-t-on assez de petits chintoks pour les fabriquer ? Vous qui aspirez à une vraie alternative de société, quasiment anarcho-bamboula (I'm free!), pourquoi donc n'avez-vous pas lu le dialogue entre Rousseau et un certain Chrysophile ? ou le Banquier anarchiste de Pessoa ? Quel dommage !... 

Et puis, je suis tout intrigué à la lecture de vos résultats : je n'ai pas trouvé de ligne intitulée « fabrication de fausse monnaie », qui doit pourtant être une de vos plus importantes sources de revenus qui ne sont jamais partis. Je sens que votre niveau de stress monte légèrement. Peut-être pensez-vous que je vous insulte. Pas du tout ! Loin de moi l’idée de vous traiter d’escrots, je ne supporte pas les fautes d’orthographe. Et Maurice Allais, vous ne l'avez pas lu non plus ? Vous persistez à appeler cela des « crédits », c'est de la fabrication de fausse monnaie. Autorisée ! légale ! tout ce qu’il faut... mais fausse monnaie quand même. Ne savez-vous pas que l'argent que vous nous prêtez et pour lequel vous nous rançonnez d'intérêts, cet argent n'existe pas ?!

Enfin voilà. Je ne sais vraiment plus quoi penser. Steevy Wonder aurait-il été trompé ? La Banque populaire l'est-elle autant qu'Emmanuel Macron un espoir pour les travailleuses-eurs ? Je ne puis le croire. Ce serait trop horrible. A quoi nous raccrocher si nous ne pouvons nous fier à des banksters... pardon à nos chers, très chers banquiers et assureurs ? C'est la fin de tout. En tout cas, c'est la fin de nos 80 euros.



Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'assurance, si je puis dire, de mes sentiments les plus riches.

lundi 19 septembre 2016

Charline la sarkozyste

Bonjour la France Internet! Bonjour Charline! Tu permets que je t'appelle Charline... on n'a pas idée d'être Belge et d'avoir du H, du O du E, dans tous les sens... peux pas t'appeler François comme tout le monde? Bref!

T'en as glissé une belle à notre ami venu tout pour la France, la France tout court lui. Une bien belle quenelle, mais ça tu ne peux pas le dire à l'antenne respectable de la France inter! Tu en as glissé une belle, on s'arrête là et on comprendra comme on voudra. 

Il en a fait une tête le Paulo! quand tu lui as parlé de son alter gros ego Nicolas!... C'était pas beau à voir... Déconfit le canard! pauvre pauvre petit canard. Je me souviendrai toujours de la façon de ma sœur,en CP, d'écrire le nom de ce volatile : conard. Il y avait une faute, en effet. Disons que Nicolas est un cannard. Et comme disait Chaval, qui lui aussi était écrit avec une faute, les oiseaux sont des cons.

C'est dur l'orthographe, surtout le belge. Bon. Charline, la France Internet ne regarde plus beaucoup la télévision. Oui, c'est encore plus ridicule quand on écrit son nom en entier. Televisionus rex. Disparue! En cours! de disparition... Bientôt l'astéroïde!... Parfois, un zeste de TV arrive sur la France Internet. Et ça t'est arrivé. Grâce à ta quenelle. Ah! je t'embête avec ça, mais c'est vrai que nous, sur la France Internet, ne comprenons rien aux codes moraux des temps préhistoriques de televisionus rex. Ah! on n'est pas à se demander si on est train de "sodomiser (ah bon) les victimes de la Shoah". Et parfois, nous avons du mal à imaginer comment vivaient les hommes et femmes de cet ancien temps : devoir swinguer entre les trappes du Pouvoir : "Complotiste"! aïe... "Fasciste"! ouille... "Antisémite"! argh!...

Quand on est expert en un tel swing, on nous offre des "cartes blanches" en direct et en prime time comme on dit dans la langue de l'Occupant. On voit immédiatement que moi, malgré mon amour pour Count Basie, je ne sais pas swinguer! Je compare les USA à l'Allemagne nazie : "anti-américain"! "négationniste"! "populiste"! "fasciste"! "antisémite"! mon compte est bon. Mais pas le tien, Charline. 

Te voici donc, ce soir-là, pour t'occuper de Paul Bismuth. Ah! ce n'est certes pas la Salamé, qui nous balance carrément une tirade toute d'admiration remplie pour l'un des plus beaux discours politiques de ces dernières années (l'oeuvre du Paulo!), ni le Pujadas, qui vont montrer les griffes. Encore que, le Pujadas, dont on peut désormais douter de la santé, s'est oublié jusqu'à accuser le Paulo d'avoir fait tuer son ami Mouammar. Je veux bien voir la mouche qui a piqué le Pujadas à ce moment-là. Cette mouche-là aussi, a certainement fait le geste de la quenelle!

Je vais faire mon difficile, mais j'ai été déçu. Carte blanche? En 3 minutes - tu parles d'une carte blanche!... - on a tout de même le temps de lancer le dixième du palmarès de Paul Bismuth, de manière à ce qu'il la ferme, de manière définitive. Mais non! il est là et toujours là. Il reviendra demain, et après-demain. Juste un petit goût piquant dans la bouche pendant quelques minutes.

Charline, je crois que cet échec, c'est la preuve que c'est la cible qui n'était pas la bonne. Ça c'est notre point de vue, depuis la France Internet. On s'en fout de Sarko. Lui ou Hollande... Juppé tiens! le meilleur d'entre nous. Et pourquoi pas Macron! Un Banquier directement! 

Ce Qu'il Faut Détruire est beaucoup plus que Paul Bismuth. Nul besoin d'amuser la galerie en jouant petit. L'oncle Ben l'avait expliqué : tue une baleine, tu as les écologistes, le Commandant Cousteau le monde entier sur le dos ; mais décime un banc de sardines, j'aime autant te dire qu'on t'aidera à les mettre en boîte... Voilà! Nous, la France Internet, en tant que sardines, nous aimerions renverser la Baleine politicienne. Avoir tout le monde sur le dos. 

J'avoue... ce serait embêtant, un peu... ça nous priverait de tes émissions. Mais ça fait de toi, Charline, quelqu'un qui participe à ce jeu où il est écrit que Paul Bismuth est gagnant. Charline, tu es sarkozyste, au fond! Encore un effort! Et même, si tu lis, j'annule tout!



dimanche 3 janvier 2016

Demain, la révolution.com


Il est très bien fait. C'est une bonne base. C'est même probablement indispensable pour quiconque s'abreuve habituellement à la télé. 

Le hic serait d'en rester là. Le voir et n'en tirer aucune conséquence concrète. Mais aussi, le voir et s'en tenir aux solutions proposées par le film. 

Tout cela est très bien, des exemples formidables partout dans le monde. Pourtant, ce n'est pas assez radical. Rapidement, ce qui manque et pose problème, de mon point de vue : 

- C'est très bien d'aller aux 4 coins du monde pour trouver des solutions un peu partout... on pouvait tout trouver ici en France. Puisque l'un des thèmes du film est la connexion (locale), il est tout de même plus facile de former un réseau concret pour penser et agir avec des personnes comme Lydia et Claude Bourguignon, Etienne Chouard, André-Jacques Holbecq, Sylvain Rocheix, etc. qu'avec des personnes qui disent ou font la même chose en Inde, en Finlande, je ne sais où. Le film pouvait servir à ça, aussi?

- Je ne connais pas les intentions des auteurs à ce sujet. Mais, faire intervenir ces acteurs et actrices français, qui participent au débat public, aurait été beaucoup plus sulfureux, évidemment. C'était prendre le risque de se faire traiter de conspirationniste, et autres joyeusetés. 

- Mais c'est justement là un nœud essentiel. Qui a le contrôle de la parole publique, et de l'espace public, et comment il est maîtrisé. Pourquoi ce film est-il possible, et promu? On peut dénoncer vaguement "les multinationales", ça ne mange pas de pain et ça continuera bon train. On ne peut pas décortiquer les mécanismes du pouvoir capitaliste/"démocratique". Si les structures ne sont pas en danger, alors on peut vous laisser déblatérer. 

- Islande! L'exemple est très bon. Pourquoi diable les Islandais sont-ils bloqués? Comment pourraient-ils se débloquer? Là, le film, manque de profondeur historique. Nous, abreuvés de Guillemin, nous savons bien que dès que le Peuple se mêle de ce qui ne le regarde pas, il est purement et simplement fusillé. 

- Autre manque de profondeur / radicalité. "Notre démocratie pourrait disparaître". "Les Etats-Unis ne seraient plus une démocratie". Nous n'avons jamais été en démocratie. C'est fait, clair net et sans bavure : nous sommes dans une oligarchie ploutocratique depuis la Révolution. 

- Question du Pouvoir, donc du rapport de forces. On ne nous laissera faire que ce qui ne touche pas aux structures. Sinon, il faut se préparer à être fusillé. Le micro-crédit? Jacques Attali s'en frotte les mains. Nous, Jacques Attali, nous voulons l'envoyer sur orbite. Blague à part... tout est là. 


Bon, voilà... j'ai beaucoup aimé le film. Dans le meilleur des cas, pourtant, il amènera à une révolution virtuelle. On a besoin de plus. 



jeudi 31 décembre 2015

Léon Bloy contre le gouvernement représentatif

Je lis dans son journal à la date du 20 mai 1910 ce petit texte qu'il a intitulé L'Apothéose de l'Idiotie ou Les Rois qui demandent une grenouille. Voilà un percutant réquisitoire contre la Quantité vénérée par la modernité protestante occidentale. Nous y sommes. 



Le texte : 

En ce temps d’élections, j’ai entr’ouvert timidement et péniblement le Manuel électoral Dalloz qui « se propose », dit l’Avertissement, « de faciliter à chacun, par une exacte connaissance de la loi, l’exercice de ses droits et l’accomplissement de ses devoirs électoraux ».

Dans mon ignorance, jusqu’alors parfaite et certainement très coupable, j’ai été stupéfait de l’étendue de mes droits. Il m’a semblé que je découvrais un continent. J’ai appris avec une joie que je renonce à exprimer, qu’il suffit d’être régulièrement inscrit pour être admis au vote, que cela suffit au point que le bureau ne pourrait exclure même un étranger, même un mineur, même un individu privé de ses droits électoraux par suite de condamnations judiciaires.

« Le bureau (je recopie textuellement) n’a pas même le droit de s’assurer que l’état physique, permanent ou accidentel, de l’électeur permet de recevoir de lui un vote valable. Par exemple, il doit admettre le bulletin d’un électeur sourd-muet qui ne saurait pas écrire. Jugé en ce sens que le bureau ne saurait refuser de recevoir le vote d’un individu qui ne jouit pas de ses facultés mentales, s’il est inscrit. Le bureau ne peut pas, d’autre part, refuser le vote d’un individu inscrit sur la liste électorale en se fondant sur ce que cet individu, en vertu d’une double inscription, aurait déjà voté dans une autre commune. »
Ici, commentaire marginal d’un lecteur astucieux qui m’a précédé : « Si ce « déménagé » inscrit ici et là, est, par dessus le marché, idiot, il votera donc deux fois! » Sans doute. Pourtant « le droit de prendre part au vote est suspendu pour les personnes retenues dans un établissement public d’aliénés ». Conséquence : « Le fou évadé est essentiellement électeur et, par suite, éligible. » Du même commentateur.
C’est admirable. L’Urne bâille pour tout le monde, sans exception. Soyez Chinois, apache ou Groenlandais; soyez au bagne, du ministère de l’Instruction Publique, du bureau des Longitudes ou de la maison Dufayel ; soyez académicien ou aviateur ; soyez cocu si cela vous chante : vous êtes inscrits, tout est au mieux. Il ne tient qu’à vous d’assurer le salut de la République et le bonheur du genre humain. Car ces deux objets seront le résultat nécessaire et tangible de votre vote.
On comprend l’éloquence de cette image qu’il me fut donné de contempler dans un récent numéro de l’Illustration : Un océan de mains levées et de chapeaux au bout des cannes, avec cette légende : 
«Le serment du parc de Treptow. Par 150000 mains levées, le peuple de Berlin affirme sa volonté de conquérir le Suffrage universel. » La Germanie entière nous envie cette toison d’or. Il y a de quoi.
Dans le Paradis terrestre toute l’espèce humaine socialisée, unifiée dans la personne indiciblement féconde du Premier Homme était sainte, par grâce et par nature, inondée de la lumière béatifique, ruisselant de gloire et de beauté. Elle était comme un déluge de joie dans un déluge de splendeurs et se promenait au Jardin de Volupté, en la compagnie des tigres affables, des crocodiles suaves, des hippopotames conciliants, parmi des végétations divines dont le seul parfum guérirait tous nos malades et ressusciterait tous nos morts. Eh! bien, tout cela est restitué par le Suffrage universel.
Aux âges de ténèbres où on ne le connaissait pas plus que la poudre à canon ou la pomme de terre, il était généralement et obscurément admis qu’un idiot devait être jugé tout à fait inapte à quoi que ce fût. Quelques-uns, il est vrai, furent monarques ou princes de l’Église et, quelquefois, non des moindres, mais plutôt par naissance que par élection. Le suffrage, alors très restreint, n’allait pas spontanément et de plain-pied aux crétins non plus qu’aux hydrocéphales. Autant que possible, on choisissait en haut. Aujourd’hui on choisit en bas et telle est la victoire de la raison humaine démaillotée de ses vieux langes.
L’idiot désormais est maître du monde, enfin! C’est lui qu’il faut, c’est lui qu’on demande. Lui seul est capable de représenter, de légiférer, de présider!

L’expérience est faite. S’il y a quelque chose d’impossible, c’est d’imaginer un homme, je ne dis pas supérieur, mais seulement doué d’une intelligence rudimentaire, pouvant être jugé digne de faire des lois ou d’exercer une fonction publique. Le crétinisme est rigoureusement exigé.


J’aime les inconnus. En voici un qui l’est à ravir. Il se nomme Henri Barbot et gagne sa vie comme il peut dans un journal de province. Si on lui rendait justice, les plus fiers quotidiens de Paris s’honoreraient de sa collaboration, ou plutôt il serait mis en état d’écrire en paix, dans sa maison, de nobles livres pour l’illumination et le réconfort de ce qui peut nous rester encore d’esprits généreux. J’ai beau regarder, je ne vois personne à son niveau dans le monde de la pensée philosophique, lequel monde, quoique devenu minuscule, n’est point beau à voir, il faut en convenir, ni même ragoûtant d’aucune manière.

J’ai donc consulté Henri Barbot sur le cas du Suffrage universel et voici, en substance, quelle a été sa réponse. Il me faut l’extraire d’une dissertation assez étendue que je voudrais voir intégralement publiée dans quelque revue retentissante.

La Divinité moderne, aussi bien pour les chrétiens et les juifs que pour les athées, c’est l’idole Quantité, le dieu Quantum, avec son culte plus exigeant, plus implacable que le Fatum antique.
Autrefois, il y a longtemps, quand les hommes avaient leur tête entre les deux épaules, on savait que la notion abstraite du Nombre ne devait pas être confondue avec la notion de Quantité. Il n’était pas permis, même aux enfants, d’ignorer que la Quantité, c’est le corps matériel, la tendance inférieure du Nombre, et que sa tendance supérieure, son esprit, sa part de lumière, c’est la Qualité.
La personne mystérieuse du Nombre dont nous ne connaissons ni le commencement ni la fin, est à la disposition de l’homme sous ces deux espèces. Parent du Nombre absolu, l’homme ne peut pas ne pas connaître, d’instinct fondamental, cet endroit et cet envers du Nombre abstrait. C’est le tissu même de sa conscience. Aussi ne lui est-il pas permis de dire après son choix : « J’ai agi sans connaissance de cause. » Il a conscience de ces deux aspects, comme il a connaissance de la verticalité et de l’horizontalité qui symbolisent si bien les deux tendances...

S’il y eut une époque où les hommes négligèrent la Quantité pour se tourner exclusivement vers la Qualité, c’est incontestablement le Moyen Age et cette époque peut nous offrir le spectacle ou du moins un avant-goût du spectacle qu’aurait pu donner au monde le plein épanouissement de cette tendance, mais il fut traversé brusquement et fauché par la Renaissance. Tendance verticale des lignes, élancement des ogives, amincissement et dégagement des clochers, des flèches. L’époque des donjons, des beffrois, des cathédrales, symbolisait ses tendances par des œuvres en hauteur...
L’époque moderne, au contraire, allonge dans le sens horizontal ses ateliers, ses usines, ses tunnels, ses chemins de fer. L’effort de l’homme rampe à la surface de la planète. Aucune de ses œuvres ne peut être appréciée autrement qu’en longueur. L’ordonnance, la proportion, ce qui qualifiait l’œuvre n’existe plus. C’est au kilomètre et l’homme ne manque pas de proclamer magnifiques les vois ferrées les plus longues. Un tunnel de 10 kilomètres est dix fois plus beau qu’un tunnel de 1 kilomètre. C’est que la Quantité est essentiellement destructrice de la Qualité, si elle ne lui est soumise. Égaliser, niveler est pour elle d’une importance vitale et elle exige l’anéantissement de tout ce qui la dépasse. C’est une succession indéfinie de quantités perpétuellement égales.

Canaux, voies ferrées, lignes télégraphiques ou téléphoniques, paquebots express allant transmettre partout les oracles du nombre quantitatif : de la Bourse, quantité de l’argent ; de la Loi démocratique, quantité de l’opinion; et cherchant à violer, jusque dans le dernier recoin du globe, la magnifique liberté de ceux qui rejettent le nombre __ c’est-à-dire le chiffre, le numéro __ par amour de l’Unité.
Voyez ces usines dans lesquelles chaque ouvrier est l’élément, toujours le même, d’une addition plus ou moins énorme.

Voyez la guerre où tout courage individuel, tout héroïsme va être supprimé par un explosif plus terrible, par un plus grand coefficient d’expansion des gaz. Voyez les mœurs : les mariages conclus par la quantité de l’argent ; l’amour de la famille subordonné à la quantité de l’argent ; la liberté de penser, de dire et de faire, proportionnée à la quantité de l’argent ; la beauté, la vertu, l’intelligence, toutes les qualités enfin, taxées suivant la quantité d’argent qu’elles peuvent procurer, tout en un mot ramené à une valeur marchande, autant dire la prostitution universelle...

La Qualité ne peut s’exprimer à nous que par un symbolisme. Il faut qu’un homme, conscient d’une manifestation supérieure du Nombre, force la matière soumise à la Quantité qui est son expression, à répéter analogiquement, dans la tendance intérieure, ce qu’il a connu de la tendance supérieure. C’est la soumission absolue de la Quantité que l’artiste a maîtrisée et qui incarne, dans le temps et l’espace, aux yeux des hommes, l’harmonie incorporelle entrevue. En fixant dans la matière sa conception, l’artiste a, en quelque sorte, créé...

En résumé, le Nombre est conçu, en tant que Qualité, par la face supérieure de notre esprit et conçu en tant que Quantité par sa face inférieure. C’est donc la face inférieure de l’esprit humain, son mode de conception le plus bas, qui régit en maître, à l’heure où nous sommes, les intérêts majeurs de la société....
Le Protestantisme, en déchaînant la préférence pour la Quantité, s’est mis en tête du cortège triomphal de cette reine du monde. Et il y fut installé à tout jamais quand, après avoir conquis Henri VIII par les sens, il eut dicté à la volonté d’Elisabeth cet acte de soumission à la déesse du Plus-ou-Moins : « Que Dieu me donne quarante ans de règne, je me passerai bien de son ciel! » Dieu qui, sans doute, ne regarde pas à la Quantité, lui fit bonne mesure. Elle a régné quarante-cinq ans et on aime à croire que, depuis ce temps, elle a appris à se passer de la Qualité éternelle. Modelée sur cette parole, l’Angleterre ne pouvait manquer de prendre le pas sur les autres nations dans un temps où, grâce à une connaissance exacte du prix des choses, le commerce n’a plus à craindre la concurrence déloyale de Dieu offrant son ciel gratis pour tout le monde.

La préférence pour la notion de Quantité, portant avec soi la haine de la Qualité, règne donc en maîtresse dans la société chrétienne tout entière, car les catholiques ont suivi le mouvement. Depuis la Réforme, elle développe peu à peu toutes ses conséquences et nous approchons de son plein épanouissement. Si rien n’y met obstacle, tout ce qui est un privilège naturel ou une supériorité acquise, tout ce qui est éclatant, beau et grand, tout ce qui est qualifié , en un mot, va disparaître.
L’homme a choisi la Quantité, parce qu’elle ne peut admettre ni le Superlatif ni le Comparatif. Elle est elle-même le Positif __ par conséquent le dispositif. C’est une divinité assise ou couchée par terre à la portée de chaque électeur. Tout ce qui prétend se tenir debout déchaîne sa rage et périra ce qui reste de Qualité dans le monde est caché et prisonnier au fond de certains cœurs, comme est prisonnier lui-même, au fond de son palais, le Souverain Pontife, image terrestre de la Qualité suprême.



J’ai accueilli cette réponse, véritablement transcendante, comme si elle m’était venue de Dieu même et je ne vois pas le moyen de prononcer d’une manière plus décisive contre le Suffrage Universel envisagé tel que la suprême sottise du genre humain, le gâtisme social, la paralysie générale des peuples, après quoi il ne peut plus y avoir que la plus ignoble des morts.

« Si la Providence », conclut mon ami Barbot, « ne suscite pas un homme capable, par les qualités de son nom, de son âme, de son intelligence et de son énergie, de faire le contrepoids nécessaire, il faudra bien alors que le peuple paie pour son propre salut. » « Mais, me demandez-vous, faudra t-il donc voir couler le sang des martyrs? » Je vous répondrai : « C’est probable. » Et si vous ajoutez : « Ce monde en trouvera t-il encore? » alors je vous répondrai sans hésiter : « J’ en suis sûr ! »

Eh! oui, on en est là, et malheur à qui ne le voit pas. Des martyrs, il y en aura peu, c’est probable, infiniment peu. Mais n’y en eût-il qu’un seul, Il aurait le terrible et prodigieux honneur d’accomplir, après Notre Seigneur Jésus Christ, la prophétie de Caïphe : Expedit unum hominem mori pro populo, ut non tota gens pereat.

Le suffrage universel, c’est l’élection du père de famille par les enfants. J’ai écrit cela je ne sais où. C’est donc l’extrémité de la démence. C’est l’immolation frénétique, systématique et mille fois insensée de la Qualité par la Quantité, par conséquent la course de plus en plus enragée vers l’ Inqualifiable.
Les juges cités au commencement de cet article sont dans la logique la plus rigoureuse, le principe d’expansion indéfinie de la Quantité ne permettant pas un autre point d’arrivée que l’Infinitésimal humain dans la petitesse de l’esprit, dans la bassesse du cœur, dans l’idiotie. Les élections, chaque fois, témoignent d’une accélération inouïe, fatale, vraiment symbolique et prophétique. Je ne sais plus ce qu’il y avait naguère, des chiffres quelconques déjà effrayants. Aujourd’hui, ce matin même, 9 mai, on marche avec plus de cinq cents idiots résolus sur un peu moins de cent imbéciles déterminés. Et voici que la comète approche pour confondre, s’il plaît à Dieu, les deux armées.

Les inexcusables, les impardonnables, ce sont les chrétiens, c’est-à-dire les catholiques, lesquels ont ou devraient avoir, à défaut de tout génie, la pratique des sacrements de l’Église, l’Eucharistie qui confère le Custodiat éternel, en d’autres termes la préférence déterminée de ce qui est en haut, le mépris absolu de ce qui est en bas, l’assurance plénière et l’appétition infinie d’une vie supérieure. Or, c’est précisément le contraire. Cela est à confondre la pensée.

Athées inconscients pour la plupart, mais athées pratiques, à épouvanter les démons, ils vont jusqu’à prétendre que c’est leur devoir de recueillir les fruits de l’arbre maudit où s’est pendu le mauvais apôtre et où ils finiront par se pendre tous en crevant par les intestins ; que c’est une obligation religieuse pour eux de donner leur vote à tel ou tel prostitué qui leur paraît un sauveur, simplement et bassement parce qu’il ne les dépasse pas.

Les « perfides juifs » qui avaient tout de même le sens de l’attraction supérieure, avaient cloué Dieu en haut. Les catholiques le clouent par terre, au niveau de la gueule des chiens. Le plus savant des anges ne pourrait plus leur faire comprendre que la multitude n’est rien, qu’on ne peut être sauvé ou délivré, comme l’enseigne l’histoire des siècles,que par un seul homme très haut, qui offre sa vie, et que même l’oligarchie la plus précieuse ne vaut pas un sou de plus que ce que vaut son chef. Mais où l’impuissance du plus grand ange serait surtout manifeste, c’est lorsqu’il entreprendrait de montrer que leur bulletin de vote soufflette Celui qui les a seul rachetés au prix de son Sang et dont ils se prétendent les adorateurs.
Les Maîtres chrétiens, ceux qu’on nomme les Saints, et dont l’Église a placé les ossements sur ses autels, se sont usés à enseigner, par la parole ou par l’exemple, qu’il n’y a que la prière sine intermissione, la parfaite confiance en Dieu, le déplacement des montagnes par la seule foi, le miracle enfin, et que tout le reste est billevesée. Il paraît bien aujourd’hui qu’ils ont enseigné cela tout à fait en vain.
Hier, dimanche 8 mai, huitième anniversaire de la destruction soudaine et brutale de Saint-Pierre Martinique, on faisait la fête de Jeanne d’Arc béatifiée et c’était, en même temps, le ballottage. L’occurrence est fantastique. L’archevêque de Paris, qui avait, tout dernièrement, conseillé à ses fidèles diocésains de pavoiser et d’illuminer en l’honneur de la Pucelle, a tout à coup décommandé cette manifestation, afin de s’associer au deuil de l’Angleterre, car notre ineffable pontife a ceci de commun avec les plus grands saints, qu’il ne laisse échapper aucune occasion de se faire mépriser. Il a eu ce tact, qu’on ne peut assez admirer, de sentir l’inconvenance qu’il y aurait à glorifier Jeanne d’Arc, juste au moment où la sentimentale Angleterre est en train de pleurer son plus gros cochon. Cela nous met à une certaine distance des Martyrs et des Thaumaturges, n’est-ce pas? mon cher Barbot.

Il est tout à fait probable que ce grand chef religieux eût fait une avantageuse figure devant les Anglais, au procès de Rouen, s’il avait pu vivre et pontifier en 1431 et on peut considérer comme certain que, faute de mieux, il condamne aux feus éternels les rares catholiques modernes, trop français à ses yeux, qui vomissent de dégoût à la seule pensée de faire un choix dans le lupanar des candidatures électorales.
Donc, pendant qu’on accrochait ou qu’on décrochait guirlandes et girandoles, le ballottage fonctionnait, les dévots de Jeanne d’Arc étant descendus à la cuisine pour conditionner fraternellement, avec des républicains ou des socialistes variés, tel ou tel bouillon destiné à des chrétiens d’une autre chapelle. Les uns et les autres ont ainsi obtenu un mastic de représentation nationale, amalgame quantitatif de non pareils saltimbanques et d’irrémédiables idiots, nul Moïse, d’ailleurs, n’ayant élevé les mains au ciel pendant le combat.


Qu’une occasion nouvelle se présente, les catholiques accompliront leur devoir de la même façon, mais forcés, par la nature des choses, par le despotisme accepté du Nombre aveugle, de chercher toujours plus bas, à des myriamètres innombrables au-dessous de la haute Croix du Rédempteur, jusqu’à rencontrer le vrai Dieu des lâches, Satan lui-même, qui les prendra par la main et les conduira, plus bas encore, dans ses Ténèbres.


mardi 22 décembre 2015

Le peuplier, le gui, la grive - une Internationale biologique

Solstice d'hiver
La dissémination du gui! En voilà toute une histoire. Aujourd'hui, nous célébrons, enfin je ne sais pas qui, le solstice d'hiver. Le jour le plus court de l'année. Les suivants allongeront. Les feuilles déchues repousseront. Enfin, ce ne seront pas les mêmes feuilles, mais ce seront les mêmes malgré tout. Allez comprendre la Nature! J'ai essayé, si je peux mentir un peu, de me baigner deux fois dans le même fleuve. Hé! bien figurez-vous que non! on ne peut pas. Au même endroit! exactement... mais non, c'était raté. 

S'il manque les feuilles, on repère les parasites. A la tête des arbres qu'ils sont... et surtout sur les peupliers. Est-il utile que je vous donne le nom latin de peuplier? Populus. Peuple! Parasite du Peuple en sa tête... c'est sa place au Kapital, sa définition. Je ne suis pas totalement juste en les traitant de parasites les Kapitalistes. Une délégation de guis s'est également plainte auprès de moi. Le gui n'est qu'un hémiparasite, ce qu'il prélève ne tue pas son hôte, le gui sait capitaliser et faire fructifier sur les matières premières qu'il dérobe. Le Kapitaliste, lui non plus, n'a pas intérêt à détruire la populace qui le nourrit. 

C'est la dissémination qui m'intéressait. Comment le gui fait-il pour sauter d'un arbre l'autre? Il est là un peu comme un con, il faut bien le dire. Les séjours aux Seychelles et compagnie, quand t'es gui, c'est compliqué. Mais le gui bénéficie d'agents qui s'ignorent, d'idiots utiles comme dirait l'autre. Les oiseaux. Nous ne savons que trop, en effet, que les oiseaux sont des cons. Qu'ils sont donc cons! pleurait le grand Chaval noir! Les grives les fauvettes les mésanges rivalisent de connerie! Rendez-vous compte : les grives draines mangent les fruits du gui, et vont rejeter les graines au grand large, loin mais loin... survoltées qu'elles sont par leur repas, elles volent voyagent migrent et déportent le gui à des kilomètres à la ronde. Et les fauvettes à tête noire? alors elles! elles ne savent pas manger le fruit en entier et le décortiquent sur place, sur la branche parfaitement! laissant ainsi une graine, juste voisine du gui mangé, prête à éclore car la fauvette a fait là où on lui a dit de faire. 

Qui est "on"? Personne. Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Je repense toujours à Vialatte à cette période de l'année. C'est ainsi, il reviendra aussi éternellement que le solstice d'hiver. Pourquoi la dissémination du gui? 

Le gui a nécessairement conscience du peuplier, il a nécessairement conscience de la grive draine. Il ne peut en être autrement. Pourtant, il est impossible que le gui ait conscience du peuplier, ait conscience de la grive draine. De même la grive draine ne comprend strictement rien à ce qu'elle fait. Elle mange, point. Et cependant, etc. Si j'étais peuplier, j'y verrais un complot. Mais je ne suis pas peuplier. Le peuplier croît. Le peuple croit. Et réciproquement. Mais il n'y a pas de complot, ou alors de Dieu donc la Nature. Auto-organisation!

Nous, de l'espèce homo sapiens, sommes malgré notre prétention à la rationalité, parfaitement idiots. Du moins devrions-nous le rester (seuls les Idiots sont dignes d'intérêt). Disons stupides. On pense. Mais sans les pieds. Autant dire qu'on ne comprend rien. C'est important de le savoir. A partir de ce moment-là, en effet, on met en question ce que l'on pense, on envisage un autre point de vue. 

Voici donc 2015 qui s'achève. On nous apprend qu'un million de "migrants" est arrivé en Europe cette année. Le million! le million! Je remplace. Un million de déporté-e-s! et je répète : de déporté-e-s. Les gens se déportent! Sans déporteur officiel, c'est pratique. Un million, donc! Et surtout un, Aylan de son prénom, dont la photo horrible a été instrumentalisée jusqu'à la nausée, afin de parachever l'inversion totale du sens de ce qui se passe, vu du point où je me trouve : l'Occident est le criminel des criminels. 

Pour quelques plants de guis là-haut sur les cimes, un Empire, entraînant son peuple soi-disant consentant par les cheveux, détruit le reste de la planète afin d'en pomper la sève, causant la mort de millions de peupliers-bougnoules, et la déportation d'autres millions de peupliers-bougnoules, que les peupliers-occidentaux sont priés d'accueillir à bras ouverts (le contraire serait fasciste) à condition bien entendu que les peupliers-bougnoules cessent d'être bougnoules en coupant barbe et déchirant voile. 

Et c'est ainsi qu'Allah est grand. Comment ne pas voir que tout conspire? car tout conspire. La bombe de l'OTAN et la kalash de DAESH produisent les mêmes effets, strictement. Il est sans importance aucune que les têtes pensantes de l'un et de l'autre en aient conscience ou non. C'est bien celle-là, la fonction de l'accusation, véritable TASER idéologique, de "théorie du complot". Utiliser quelques maniaques obsessionnels, pour décrédibiliser tout changement de point de vue, et empêcher de remarquer que tout conspire. Les complots individuels sont dérisoires et ridicules. Ils ne font pas l'Histoire. C'est l'Histoire qui les faits, qui les rend possible. 

Jetez le puzzle en l'air, il retombera chaque pièce à la bonne place. C'est garanti. Le peuplier, le gui, le grive. 

Peupliers de tous les pays, unissons-nous!