lundi 27 septembre 2010

Le mensonge démographique

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Le décor est planté - l'arnaque de la dette, allons un peu plus dans le détail. Ou plutôt, attaquons l'obstacle par la face démographique et vous verrez que nous atteindrons le même sommet que par la face monétaire : les parts du profit et des salaires dans le PIB. 

Je vous conseille d'écouter cette conférence de Bernard Friot, sur l'enjeu des retraites. Encore faut-il avoir 1h30 à y consacrer, alors je m'y colle, je résume.







L'enjeu des retraites - Bernard FRIOT - Vannes le 11/6/2010
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Quel est l'argumentaire à déconstruire ? 
1/ Il y a un problème démographique
       2/ Il entraîne un déficit
             3/ Il faut donc travailler plus longtemps

En route...

Le problème démographique
Il y avait 4 actifs pour 1 retraité il y a 40 ans, il y en a 2 aujourd'hui, il y en aura 1 en 2050. Catastrophe ! Catastrophe ?

Aujourd'hui, nous consacrons 13% du PIB aux retraités. Ce sont eux qui produisent la valeur de ces 13% ! Ces 13% correspondent à la reconnaissance comme travail de l'activité des retraités, c'est plutôt un progrès social. Ce n'est pas 13% de la valeur produite par les salariés qui s'envole.

2 actifs aujourd'hui produisent autant que 4 il y a 40 ans. Friot rappelle qu'au début du siècle, il y avait 30% d'agriculteurs, il y en a 3% aujourd'hui et ce n'est pas la famine. Entre les deux, il y a eu des gains de productivité ! Note : ce qui n'est pas nécessairement positif, j'y reviendrai bientôt en parlant du livre de Claude et Lydia Bourguignon.

Conclusion : plus il y a de retraités, plus leur part dans le travail augmente et il est légitime et non pas problématique que leur part dans le salaire global augmente.

Le déficit
                               PIB 1970 : 1000 milliards € dont 50 M€ consacrés aux retraites (5%)
                               PIB 2010 : 2000 milliards € dont 260 M€ consacrés aux retraites (13%)
                               PIB 2050 : 4000 milliards €

Admettons, non pas que nous restions sur la situation d'aujourd'hui, mais que nous revenions sur toutes les réformes depuis 1987. Les retraites coûteraient, en 2050, 800 M€, soit 20% du PIB. Comment est-ce présenté ? "Catastrophe, le coût va tripler en milliards d'euros, on va dans le mur". Il serait bien plus logique de parler en progression de pourcentage, puisque le PIB va doubler. Mais ça ferait moins peur, à juste titre. On se demande bien où est le problème puisque, les 800 M€ mis de côté, il restera alors 3200 M€ pour : les salaires, les investissements, les profits (inutiles). C'est bien plus que ce dont nous disposons aujourd'hui.

Le PIB augmente du fait des gains de productivité, mais aussi parce qu'on attribue de la valeur à des activités (notamment des retraités) qui n'en avaient pas jusque là et n'étaient pas salariées. Un retraité bénévole dans une association, qui cultive des légumes, garde les petits-enfants, que sais-je ? travaille, mais n'est pas employé. C'est plutôt un progrès de le payer pour cela, d'autant plus que les retraités sont certainement plus heureux de leur travail que la plupart des employés. En 2050, la moitié de la société sera payée et sans emploi : "on devrait plutôt sauter de joie".

Il faut travailler plus longtemps
Cette réforme ne nous fera pas travailler plus longtemps, pas plus que les précédentes qui ont laissé l'âge moyen de fin d'activité à 58 ans et 9 mois. C'est logique puisque la durée de travail dépend des employeurs, pas des employés. En revanche, la durée moyenne de carrière diminue. On travaille moins pour gagner plus. Ces réformes ne créent que des distorsions entre ce raccourcissement et la prise de retraite (61 ans environ) retardée pour éviter la décote en cas de "carrière incomplète" (les femmes surtout sont concernées).

En réalité, l'objectif de ces réformes est de faire pression sur les salaires. Les vieux sont fragilisés. On parle de "séniors" pour euphémiser et rendre la chose acceptable. Vont apparaître des "emplois séniors" sans cotisation sociale [j'ajoute un commentaire : les charges patronales ne sont jamais payées par l'entreprise, mais par le salarié, qui bénéficierait d'un salaire plus important sans elles, l'entreprise ne fait que payer techniquement], sur le modèle des "emplois jeunes", avec la même rhétorique. 

Qui faisait pression sur les salaires, jusqu'aux années 70 ? Les vieux (c'étaient eux qui occupaient les "petits boulots"), l'exode rural, les femmes, l'immigration. A partir de là, on a utilisé "les jeunes", catégorie inventée à l'époque. Depuis la guerre, le salaire à l'embauche augmentait continuellement. Cette politique a permis de casser cette hausse, avec des répercussions sur tous les salaires. Depuis 1975, le salaire d'embauche a été divisé par 2. Logiquement, la part des salaires dans le PIB passe dans le même temps de 70% à 60%. Aujourd'hui, si le PIB croît de 1,5%, seuls 0,5% vont aux salaires, le reste au profit.

Pour faire passer la chose, on a versé des larmes de crocodile sur les pauvres jeunes au chômage qu'il fallait aider, avec des emplois-nigauds. Et en effet, le taux de chômage des 18-25 ans est de 25%. Oui, mais, il n'y a que 30% des 18-25 ans qui sont "actifs", les autres font des études, etc. Ce dont il faut parler n'est pas le taux de chômage (chômeurs/actifs) mais le poids de chômage (chômeurs/population totale), de l'ordre de 7,5% pour les 18-25 ans, soit la moyenne. Il n'y a pas de spécificité du chômage des jeunes, mais le faire croire a permis la "modération des salaires" (toujours ce langage). Même ritournelle à venir pour les séniors.


Deux points encore à liquider...

Le plein-emploi
On pense aujourd'hui qu'on a connu le plein-emploi et que ça ira de mal en pis. Mais le taux d'emploi des 20-60 ans est de 76% aujourd'hui, il était de 67% en 1962 ! Ce qu'on appelle le plein-emploi était le plein-emploi... des hommes. La progression vers le plein-emploi est au contraire gigantesque. La précarité aussi était plus forte dans les années 50, mais il n'y avait pas de norme pour mesurer. Friot : "le thermomètre n'a jamais créé la fièvre". 

Deux catégories échappent au marché du travail : les fonctionnaires, qui ont un grade, une qualification, et non pas un emploi (il n'y a donc pas de chômage dans la fonction publique, pour le moment...) ; et, les retraités, payés à vie. Ces deux catégories sont soupçonnées d'abriter des fainéants. Oui, sans doute, mais ne rien faire est certainement moins nocif que beaucoup d'emplois... La mission des retraités serait d'inventer de nouveaux chemins de travail libérés de l'emploi.

L'investissement
La retraite, c'est un investissement sans investisseurs. Même le FMI estime que les marchés financiers pompent plus d'argent qu'ils n'investissent. Les financiers sont des prédateurs. Friot de rappeler comment nous en parlons : "il faut apaiser les marchés", "les marchés sont nerveux", "il faut faire des sacrifices", et de démasquer la vraie religion du temps, une religion païenne autour des marchés. Les investisseurs volent l'argent plus qu'ils ne l'apportent, et en même temps nous aliènent par le marché du travail. Leur toxicité est évidente aux yeux de plus en plus de monde et il va falloir y apporter une réponse positive. La retraite, justement, est une ponction de valeur produite qui échappera aux profits pour aller vers  des caisses qui investissent, elles, et sans épargne ni aucun taux d'intérêt. C'est une réponse. Faute de quoi, le champ sera libre pour l'extrême droite.


Pour finir, un résumé humoristique du même raisonnement : 

vendredi 24 septembre 2010

"Les banques, je les ferme, les banquiers, je les enferme" - Vincent Auriol

Je me suis fait mal en tombant sur quelques images du Soir 3 : nos amis majoritaires justifiaient la réforme des retraites. Il y avait l'ami Wauquiez, l'ami Copé, et un autre ami au moins, ça n'avait en tout état de cause aucune espèce d'importance puisque ce sont des perroquets qui ânonnent (vous reconnaitrez la curiosité) les mêmes "éléments de langage" comme il paraît qu'on appelle cela désormais. C'est clair : on ne peut pas faire une autre réforme. C'est impossible. Donc, il y a eu des manifestants, mais "le mouvement s'essouffle" parce que "les Français comprennent". Il suffit donc (tout cela est très logique) de continuer "la pédagogie" et l'évidence apparaîtra comme telle à tous : "refuser la réforme égale accepter l'immobilisme du PS". Or, être immobile, c'est contraire à la modernité. C'est implacable : on vit plus vieux, il faut travailler plus longtemps.

Cette propagande est on-ne-saurait-faire plus banale. Ce n'est pas parce que c'est banal qu'il faut arrêter d'en dénoncer la violence. C'est comme les publicités, il y en a à tous les coins de rue (échappant à celle radio-télévisée, et celle d'Internet, il n'y a plus que celle-là pour me heurter), mais c'est toujours une agression. Notre ami Wauquiez peut penser et dire ce qu'il veut, les absurdités qu'il peut débiter n'indiqueraient que ce qui à échappé à sa compréhension, ce n'est pas très grave. Mais il est là pour, et il entend nous convaincre. Et ça, c'est impossible ; mais, c'est pourtant ce qui se passe : je parie que le mouvement s'essoufflera en effet et que, la gauche éventuellement revenue au pouvoir, elle ne reviendra pas, en revanche, sur cette réforme. Mon hypothèse est que la contestation ne peut pas tenir parce qu'elle ne conteste que l'écume.

En effet, si on accepte l'idéologie dominante, maintenir la retraite à 60 ans voire l'abaisser (personne n'a la folie de parler de ça), c'est la quadrature du cercle. Les manifestants passeront inévitablement chaque jour un peu plus archaïques et utopistes aux yeux des plus en plus nombreux raisonnables pragmatiques modernes et/ou résignés. 

Je crois que ce n'est pas pour quelques trimestres qu'il faut manifester, mais pour une transformation radicale du système. On nous dit : la France est en faillite, il faut réformer nos politiques sociales pour rembourser la dette et être plus efficaces pour rassurer les marchés financiers. C'est le chantage à la dette. C'est à cause de la dette que le mot réforme, qui signifiait "progrès social" veut désormais dire "régression sociale". Au passage, face à une régression, l'immobilisme est encore un moindre mal. Aller de l'avant pour aller de l'avant, ça n'a aucun sens, et on s'étonne de la faiblesse d'un tel argument répété par les progressistes béats. Au passage encore, s'il est impossible de faire autrement, alors un robot ou un ver de terre aurait imaginé la même réforme et il ne sert plus à rien d'élire et de payer des gens pour nous gouverner. Enfin, laissons la propagande dans la poubelle de l’indifférence qu'elle n'aurait jamais du quitter.


Je voudrais plutôt m'étendre sur un point déjà abordé, rapidement, il y a quelques semaines : le problème, c'est la dette. Jamais on n'entendra ces choses-là dans les médias (sauf peut-être par Mélenchon comme ici contre Marc Touati), et cet assourdissant silence les rend peut-être difficiles à croire ou à comprendre. Pourtant, je pense que c'est très simple, et néanmoins explosif !...

Je vais tenter un court résumé du petit livre de André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder : La dette publique, une affaire rentable. C'est un livre vraiment indispensable. 

1/ "dette" = "crédit"
C'est un magnifique exemple de "synonymes qui ne signifient pas la même chose". Je vous laisse imaginer à quoi peuvent servir les différences de connotation.

2/ Histoire en raccourci de la monnaie et des banques
"La monnaie, qu'elle soit faite de métaux pauvres, de métaux précieux, coquillages ou autres "objets", est la représentation symbolique d'une certaine quantité de biens." Quand il y a trop de biens à échanger et que la monnaie correspondante ne peut être transportée, il y a besoin de monnaie-papier (Chine VIIIe siècle, Europe XVIIe). La monnaie-papier est étalonnée sur l'or et si l'on en émet trop, et que tout le monde cherche à l'échanger contre de l'or, c'est la catastrophe, et la France a connu ça avec l'effondrement du système de Law en 1720. En 1944, les Accords de Bretton Woods établissent le dollar comme seule monnaie convertible en or, puis l'étalon-or est abandonné en 1971 par Nixon. On enfonce le clou en 1973 avec la possibilité pour les monnaies de varier entre elles selon l'offre et la demande. "Il n'y a plus de contrepartie métallique à la monnaie émise, seulement de la dette." Extrêmement important pour comprendre la suite. Avant cela, petit détour par les banques : 

La Banque de France, créée en 1800, obtient le privilège d'émission et, parmi les contreparties, doit consentir à des avances à l’État lorsque ses finances l'exigent. Elle peut émettre tant qu'elle veut, à condition qu'elle puisse rembourser en espèces métalliques. Mais, le 3 janvier 1973, sous la présidence du banquier (Céline a inventé le mot bankster) Pompidou, tombe une loi qui oblige la Banque de France à abandonner son rôle de service public : "Le Trésor Public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France" (art. 25). Ceci est intégré au niveau européen par le Traité de Maastricht (art. 104), puis par le Traité de Lisbonne (art. 123) pourtant rejeté par référendum en 2005, mais, comme chacun sait, en démocratie, quand le peuple dit "non", c'est "oui" quand même. 

3/ La monnaie et les mécanismes de sa création
La monnaie est une "convention sociale reposant sur la confiance, elle n'a d'autre valeur que celle que nous lui accordons". Au départ, la monnaie "existait", c'était la pièce d'or ou d'argent, par exemple. Mais elle s'est donc dématérialisée totalement depuis 1971, et elle "n'existe plus", ce qui a des avantages : 
    - on peut "émettre la monnaie à proportion de la richesse produite, coïncidence impossible lorsque la monnaie était en métal précieux"
    - la monnaie "s'affranchit de la rareté" et devient "potentiellement infinie"

Pièces et billets sont aujourd'hui extrêmement minoritaires comme supports de monnaie en circulation


Y aurait-il un problème si la monnaie était considérée comme un bien collectif ? L’État emprunterait à la Banque centrale sans avoir à payer d'intérêts, et financerait ses investissements par un simple décalage temporel dans la comptabilité. Mais si la création monétaire est confiée à un banquier privé ?... Lui ne peut pas avoir des comptes en négatif, et va exiger des intérêts. Cette solution est illégitime. Et elle l'est doublement quand on comprend ceci : la monnaie en circulation a été créée ex nihilo (expression à mi-chemin entre la redondance et l'absurdité) par les banques qui octroient des crédits. On pourrait croire que les banques utilisent les dépôts pour octroyer des crédits, mais c'est l'inverse : c'est parce qu'il y a des crédits qu'il y a des dépôts. Les banques créent la monnaie de toute pièce (si j'ose dire). Les auteurs citent donc Maurice Allais : "Dans son essence, la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique... à la création de monnaie par les faux monnayeurs." Tout simplement !... Le même Maurice Allais, économiste de droite et Prix Nobel (?!) estimant que l’État a renoncé à 5,2%  annuels de son revenu national, en cédant aux banques privées le droit de créer la monnaie.

4/ La dette, des vérités qui ne seraient pas bonnes à dire ?
Les politiciens prétendent gouverner "en bon père de famille" pour résorber la dette. Or, un État peut fixer lui-même ses recettes, contrairement au citoyen lambda. Il n'a pas non plus vocation à faire du profit. Et il est "immortel". Certes il peut faire faillite, mais n'en déplaise à Fillon, la France en est loin avec son triple A. 

Il faut dire qu'on ne parle jamais des "actifs" de l’État. En 2006, la différence entre les actifs et les dettes des administrations publiques est : + 676 milliards d'euros. L'Allemagne, la Belgique, les USA, le Japon sont en bien pire situation, mais ne se déclarent pas en faillite... A propos, ce n'est pas abordé dans le livre, mais la dette privée est une question bien plus grave que la dette publique, et de ce point de vue, la France s'en sort bien, ce que notre ami Sarkozy regrettait en 2007, trouvant que les particuliers n'étaient pas assez endettés ce qui signifiait une peur de l'avenir blablabla. La crise des subprimes est arrivée à temps pour nous sauver de ce dangereux argumentaire...

Revenons à nos moutons : tout cela sert à masquer que les (déjà) possédants s'enrichissent des ressources de la masse des contribuables, et cautionner le démantèlement les politiques sociales trop chères pour un État qui "vit au-dessus de ses moyens". 

5/ L'arnaque de la dette publique
Il manque les données de 1973 à 1978, mais le graphique suivant sera éclairant. C'est simple, sans la loi de 1973, et donc sans les intérêts illégitimes payés (environ 40 milliards d'euros par an), il n'y aurait pas de dette publique aujourd'hui. C'est quand même hallucinant. Les auteurs de conclure avec la célèbre phrase d'Henry Ford : "Il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin." On attend toujours demain matin. Et pourtant, les USA ont pris de l'avance parce que chez eux, le problème date de 1913, cela aussi n'est pas abordé dans le livre, je ne m'y attarde pas.
Merci Président Pompidou !

6/ Coulisses et enjeux de la dette
Pour rappel, on a privatisé les autoroutes (absurdité) pour réduire la dette. De même, Lagarde a vendu 5% du capital de France Telecom en 2007 à cette fin. Pas besoin de faire un dessin. Sarkozy avait vendu une partie des réserves d'or de la Banque de France, me semble-t-il. On vend la maison. C'est la grande braderie, tout doit disparaitre. Peut-être pas du jour au lendemain, mais par petites touches, ça passe plus facilement. Au prétexte de rembourser la dette. Je respecte les majuscules : "TOUT L'ARGENT QUI EXISTE SUR CETTE PLANÈTE EST DU". Argent = dette. Un magnifique extrait de Tocqueville clôt le chapitre. Quant au livre, il s'achève sur... des propositions. Ce sera peut-être l'objet d'un article à venir.


Il faut déjà savoir si nous sommes d'accord sur le constat. Il me semble clair ceci : sans la loi de 1973, pas de dette, donc pas de destruction des politiques sociales parce que le chantage ne prendrait pas. Personne ne se poserait donc la question des retraites. Ou plutôt si, certainement, mais dans l'autre sens puisque depuis la retraite à 60 ans, certes l'espérance de vie a augmenté, mais la productivité aussi. Un salarié d'aujourd'hui produit bien plus de richesse qu'un salarié de 1980. Le nombre d'actifs par rapport au nombre de retraités peut donc diminuer sans que l'équilibre du système ne soit remis en cause. Si débat il devait y avoir, ce serait plutôt pour abaisser l'âge de départ à la retraite, et plus globalement réduire le temps de travail. L'essence du capitalisme, c'est bel et bien "travailler moins pour gagner plus". Reste à savoir où part le gain de productivité : 
    - dans une hausse des salaires
    - dans une baisse des prix
    - dans les profits des actionnaires

Voilà où est le point. Voilà ce qui devrait séparer la droite de la gauche aujourd'hui. PS et UMP sont, là-dessus, par leur silence, sur la même ligne idéologique, à droite. Il faut reprendre les fondamentaux. Les banques, ou le social ?

lundi 6 septembre 2010

La droite rejoint la gauche au cimetière

Ça y est, c'est l'hallali de l'art de vivre français ! Le Quick hallal le met trop à mal, tout comme les minarets dénatureraient le paysage. Eric Zemmour n'en peut plus, et avec lui... 

 

Il y a là quelque chose qui m'échappe. Le "Marché" comme il dit, n'a attendu ni les minarets ni l'alimentation hallal pour anéantir gastronomie et paysages français. Et le Marché a si bien fait son travail qu'il ne reste de cela plus rien ou presque. Les paysages sont industrialisés, neutralisés, indifférenciés, l'agression publicitaire et mercantile est partout ; mais, c'est d'un minaret par-ci par-là qu'on discute. L'alimentation je n'en parle même pas, je n'ai jamais mis les pieds dans un Quick (que les Dieux en soient remerciés), on ne peut pas faire 3 pas sans tomber sur un de ces "restaurants" babyloniens ; mais, c'est quand cette américanisation est en partie islamisée qu'on pleurniche. 

Je veux bien qu'on s'oppose à cette idée de restaurants exclusivement hallal (encore que, je ne vois pas bien à quel titre), ou à l'édification de mosquées, mais par pitié pas avec l'argument fallacieux de l'identité nationale à défendre. Elle n'existe plus, cette identité. Il fallait crier avant. Comment peut-on en arriver à défendre en Quick "l'art de vivre français" ? C'est pathétique. Pauvre droite... Quelque part, ça fait du bien de constater qu'il n'y a pas que la gauche qui ne sait plus du tout où elle habite...

Zemmour adore citer le Général de Gaulle : "Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne." Il ne reste rien de religieux dans ce pays complètement déchristianisé et surtout décatholicisé (si j'ose dire), ni de greco-latin, d'ailleurs, le grec et le latin viennent d'être supprimés du CAPES de lettres classiques, dans l'indifférence générale, et c'est certainement la faute à Muhammad...