samedi 29 mars 2008

Fernand Braudel et l'économie-monde




Aucune réflexion sur la mondialisation ne peut, à mon sens, faire l'économie de la connaissance des travaux de Fernand Braudel. Voilà pourquoi je livre ici une rapide présentation ainsi qu'un résumé plus conséquent des 2500 pages de Civilisation matérielle, économie et capitalisme - XVe-XVIIIe siècle.









1/ En repensant à la vie matérielle et à la vie économique. L’économie européenne entre 1400 et 1800 a du son développement à la qualité de ses institutions (Bourses, formes de crédit) plus performantes que dans les régions non européennes qui pourtant connaissent toutes les instruments de l’échange économique, à des degré divers : Japon, Insulinde et Islam, Inde… et tout en bas, habituée à vivre sur elle-même, la Chine. Mais partout, y compris en Europe, les zones d’auto-consommation sont majoritaires.

2/ Les jeux de l’échange. L’économie de marché progresse, reliant entre eux les différents marchés du monde, au point que l’on croit à la « main invisible » (A. Smith), alors que les liaisons ne sont que partielles. Le monde de l’échange est hiérarchisé, les capitalistes faussent la concurrence. Le capitalisme est conjoncturel, non spécialisé. Il y a 2 types d’échanges donc : l’un concurrentiel (le marché), l’autre dominant – c’est le 2è qui est capitalisme, déterminé par le progrès de l’économie d’échange en soubassement (d’où l’erreur de Weber). Il y a donc des conditions sociales favorisant le capitalisme : ordre social stable, faiblesse de l’État. Ce n’est pas le capitalisme qui provoque cela, il arrive après. Faut-il briser les hiérarchies ? Oui pour Sartre en 1968… Est-ce seulement possible ?

3/ Le temps du monde. Le monde s’unifie entre XVè et XVIIIè sous le signe du capitalisme. Des crises provoquent parfois des changements de polarité de l’économie-monde, en général renforcent au contraire la centralité existante. Les inégalités se font ressentir par rapport à ce centre en cercles concentriques : zones de « libertés », pays intermédiaires, régions marginales (servage). Le capitalisme, s’inscrivant sur cet étagement, est une création de l’inégalité du monde, il lui fallait donc l’ouverture économique internationale (ce qui contredit la thèse successive). Il y a – toujours aujourd’hui - tripartition : vie matérielle, économie de marché, économie capitaliste.





Pour aller plus loin : La dynamique du capitalisme, publié en 1985 et présentant l'ouvrage majeur de Braudel en 3 tomes : Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVè - XVIIIè siècle

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