dimanche 20 octobre 2013

Révisionisme versus rationalité ?

Ardisson attaque Naulleau parce que ce dernier a échangé des e-mails avec Soral. Ardisson... bref ! D'après lui, Soral est "national-socialiste, suprématiste, révisionniste, antisémite, islamophobe, homophobe, Soral le Faurisson du net..." On remarque la subtilité de l'analyse. On espère que Canal+ ne le limogera pas pour avoir oublié d'ajouter "mangeur d'enfants" à la liste.

On touche à l'absurdité insondable de ce petit monde médiatique. C'est quoi, Faurisson ? Le Pape du négationnisme ! 

Alors, non. Négationnisme, ça ne veut rien dire. Il est révisionniste, et ça, c'est le rôle de tout historien, de tout scientifique, de l'être. "C'est comme ça !" Pourquoi ? "Parce que !" Euh... non, je voudrais des preuves, vérifier qu'il n'y a pas des documents qui attestent du contraire, etc.

Révisionniste, c'est péjoratif dans la bouche de ceux qui fixent la Ligne Officielle, et seulement dans leur bouche. Il n'y a pas de Ligne Officielle qui tienne. 

Revenons au cas Faurisson. Je ne me suis jamais intéressé à ses écrits, et ce malgré la publicité que lui font les chiens de garde du système. Je dis publicité, parce que jamais, jamais ! les chiens de garde ne citent un argument de Faurisson pour le démentir, non ; ils ne perdent en revanche jamais une occasion de l'insulter. Or, quelle plus belle médaille que de constater qu'on suscite la haine la plus viscérale de tous les candidats à la Laisse d'Or ? Dieudonné a eu parfaitement raison de lui remettre le Prix de l'Infréquentabilité. 

Et maintenant, à peine une oreille bouge-t-elle, on t'assène du complotiste-donc-négationniste-donc-nazi. Il ne faut pas 30 secondes pour cela. Tous les chemins mènent à Hitler, sauf bien entendu celui de la Doxa édictée par le Nouvel Obs' et Canal+.

On trouve sur Internet une vidéo du sieur Faurisson. On s'attendrait à un délire haineux épouvantable. Et en réalité, on tombe sur un bon monsieur qui fait une démonstration. Oh ! parfois, il spécule quelque peu en jetant une idée selon laquelle des corps auraient été placés là pour la photo, par exemple. Mais quand on est habitué au discours médiatique, basé à 90% sur de la spéculation, ça paraît bien léger... A part ça, il démontre. Il prend des documents, des photos, des plans, des reconstitutions, et fait des comparaisons. Tout cela est très argumenté.



Attention (je n'ose écrire "Achtung"), ça ne veut pas dire qu'il a raison. Ça veut dire que n'importe quel historien pourrait venir sur un plateau TV, par exemple, et critiquer son argumentation, apporter les documents, les pièces, qui contredisent, et réduisent à néant la démonstration de Faurisson. Si ces pièces et documents existent, il n'y a rien de plus facile à faire. Il prétend qu'une chambre à gaz exige par exemple des mesures d'herméticité draconiennes qui n'étaient pas réunies dans ce qu'on nous présente. Il est extrêmement facile de venir contredire ces affirmations, si elles ne sont pas fondées.

Or, il a été décidé de ne pas le contredire, de ne pas discuter avec Faurisson, et finalement d'interdire d'en discuter. Absurdité invraisemblable... Abandon de rationalité, de scientificité... Comme si on ne pouvait pas contredire Faurisson, comme s'il tenait un discours religieux...

Ardisson et ses collègues poussent, et depuis l'affaire Dieudonné, ils poussent de plus en plus fort, poussent tout opposant vers Faurisson. Faurisson c'est le Diable, et (une seule des conditions suffit) : 
 - trop soutenir les Palestiniens
 - se poser des questions sur le 11 septembre
 - s'en prendre à la finance internationale
 - s'opposer aux guerres impériales
 - s'opposer au mariage pour tous
 - etc. (je n'ai pas la patience d'établir la liste complète)

... c'est être complotiste-négationniste-nazi... A ce compte-là, on va rapidement être 95% de fascistes dans le monde, mais Ardisson et ses collègues ne se poseront toujours pas de question sur l'armée mexicaine qu'ils font tout pour constituer.

Nous sommes tous réfractaires à la constitution de cette armée mexicaine, les uns trouvant les autres fascistes, les autres trouvant les uns gauchistes. C'est la chance des médiacrates, qui poursuivent donc leur stratégie consistant à honorer l'extrême-droite en lui assimilant toute pensée un peu déviante, comme le dénonçait Baudrillard... Jusqu'à quelle catastrophe ?

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