dimanche 30 mars 2014

Faut-il charger la mule?

La MUL, ou Marche Ultra-Légère me revient aux oreilles. L'idée est de marcher le plus léger possible. Soit. L'argument (l'un des) : le poids c'est la peur. 

Ce qu'on emporte reflète nos peurs. C'est tout à fait exact. Mais, la peur est utile, de même que la douleur. 

L'idée est alors de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises peurs. De quoi convoquer les Inconnus. 



Bref. J'emporte toujours plus et trop. Donc, j'ai peur. Par exemple, j'ai peur du froid. Ou, de la soif. Je reviens quasiment systématiquement avec 1 litre d'eau encore dans mon sac. J'ai sans doute peur, aussi, de l'oubli, de la confusion... d'où les images et les mots. Mais les mots, eux, ne pèsent rien dans le sac.

Peur aussi, peut-être, de mon ignorance... d'où mes recherches d'informations sur les plantes les animaux les lieux les roches etc. Elles non plus ne pèsent rien. Sauf en pensées. Or, "la pensée pèse" est un pléonasme.

Et le chemin vers l'autonomie? de quoi faut-il se délester? de quels objets? de quelles pensées?

Je crois que je suis encore bien faible. Mais, je chemine. Un passage de Also sprach Zarathustra m'est aussi revenu aux yeux :

Et c'est toujours à contre-cœur que j'ai demandé mon chemin, cela me fut toujours contraire! J'ai toujours préféré interroger et essayer les chemins eux-mêmes.
Essayer et interroger, ce fut là toute ma façon de marcher: et, envérité, il faut aussi apprendre à répondre à de pareilles questions !Car ceci est de mon goût : ce n'est ni un bon, ni un mauvais goût,mais c'est mon goût, dont je n'ai ni à être honteux ni à me cacher.
"Cela est maintenant mon chemin, - où est le vôtre?" Voila ce que je répondais à ceux qui me demandaient "le chemin". Car le chemin - le chemin n'existe pas.
Ainsi parlait Zarathoustra.

Peut-être ne suffit-il pas de cheminer, mais de savoir qu'on chemine et plus encore qu'on chemine sur son propre chemin. Son propre chemin, son chemin boueux vers le cœur (Bernanos). Peut-être?

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