samedi 19 novembre 2011

Amis censeurs

La censure nous offre régulièrement, de plus en plus fréquemment et presque quotidiennement désormais, d'extravagantes occasions de se fendre la poire. Les poires sont excellentes en ce moment, d'ailleurs. 

Après l'épisode du référendum grec, prodigieux, une nouvelle aventure édifiante a vu le jour. Si j'ai bien compris, un spectacle, au pompeux titre (Sur le concept du visage du fils de Dieu), se fait gloire de lancer des excréments sur un poster du Christ. Peut-être ai-je mal compris, mais ça m'intéresse si peu que je refuse de consacrer à cela plus de temps. Des catholiques jugent la performance blasphématoire, il paraît qu'elle ne l'est pas. Voilà qui ne me ferait ni chaud ni froid. 

Les réactions en revanches sont délicieuses. 

Monseigneur Vingt-Trois (c'est bien son nom ? est-ce bien raisonnable ?) condamne... non pas le spectacle, mais les catholiques offusqués. Ce n'est pas une blague.

Les ministres, tout ce que nous comptons de professeurs de leçons de maintien, en appellent à la liberté d'expression et fustigent ces vilains catholiques très méchants. Ils défendent cet artiste qu'ils ont par ailleurs subventionné pour cette œuvre assurément majeure dans l'histoire de l'humanité. Ce n'est pas une blague non plus. 

Ces éminents responsables très sérieux sont pourtant ridiculisés, laminés, anéantis par un improbable gugusse de l'association Civitas, celle-là même qui a investi la scène pour empêcher la présentation de cette œuvre. Figurez-vous que ce Monsieur Escada (si je ne me trompe pas, car je veux rester dans l'à-peu-près) cite l'auteur de l’œuvre, pardon le Créateur, Roméo Castellucci (?), qui appellait le spectateur à faire œuvre de Création (allons bon), quitte à investir une scène de théâtre à des fins de revendication politique. Bref, le "censuré" appelait à sa censure. 

Ce n'est pas fini. Des musulmans patriotes descendent dans la rue pour crier : "Christianophobie, ça suffit !" et "Chrétiens, la France est à vous !".

Ce n'est pas encore fini. D'autres musulmans plus roublards défendent le Christ comme Prophète de l'Islam et ainsi comme signe de l'islamisation de la France.


C'est grandiose. 


P.S. : taper sur le catholicisme ou sur le Christ aujourd'hui, c'est assez pathétique : on ne tue pas un cadavre. Et puis, n'est pas Nietzsche ou, dans un autre registre, Léon Bloy qui veut. Tout cela fait monter l'impatience suscitée par le nouveau spectacle de Dieudonné, Rendez-nous Jésus (où sont les défenseurs de la liberté d'expression ?)

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